Le chef étoilé toulousain Yannick Delpech a confié la rénovation de sa maison dans le Tarn à l’architecte d’intérieur Cécilia Febrer. Il vient d’y créer une table d’hôtes clandestine.
Photos : David Nakache
Le chef étoilé Yannick Delpech dans sa nouvelle cuisine aux côtés de l’architecte d’intérieur Cécilia Febrer.
C’est très naturellement que Yannick Delpech, qui officie depuis 20 ans à l’Amphitryon à Colomiers, a demandé à Cécilia Febrer de l’accompagner pour visiter des maisons. « Il me présentait les maisons qui lui plaisaient pour savoir quoi en tirer. » L’architecte d’intérieur a déjà travaillé pour lui : la Cantine française à Fenouillet, la pâtisserie Sandyan rue Alsace-Lorraine à Toulouse, sa précédente maison à Colomiers… Yannick Delpech cherche donc une maison dans le Tarn, d’où il est originaire. Cécilia Febrer se souvient de sa première visite de celle qui a retenu son attention. « Située dans le centre ville de Gaillac, cette maison bourgeoise du XIXe siècle était inhabitée depuis longtemps. Les volumes étaient très intéressants, bien que très cloisonnés, et les faux-plafonds cachaient une belle hauteur. » La maison compte 280 m² sur 3 niveaux et un agréable jardin arboré.
Cécilia Febrer présente à Yannick Delpech 2 projets d’aménagement pour cette maison : plans, ambiances, propositions d’implantation spatiale. Son choix fait, le chantier peut commencer. « J’ai tout cassé », prévient Cécilia Febrer. Mais nous avons aussi conservé tous les matériaux qui pouvaient l’être : tomettes, parquets, carreaux de ciment, rosaces, moulures, cheminées… »
L’ambiance feutrée de l’entrée contraste élégamment avec le salon très lumineux où elle conduit. Les carreaux de ciment au très joli motif bleu, doré et beige sont d’origine. Murs encre. Créations murales en vaisselle par Nicolas Boucher de l’agence toulousaine New River.
Encre et lumière. La couleur encre des rideaux en velours du salon rappelle le couloir. Planté dans la rosace en plâtre d’origine, le plafonnier Araignée de Serge Mouille tend ses 7 bras.
Dans le salon, le parquet d’origine s’accorde aux boiseries peintes en doré. Canapé Seam avec méridienne de chez Prostoria designé par Böttcher Henssler Kayser. Tapis bleu gris 100% laine sur-mesure. Table basse Slim Irony de Zeus, designée par Maurizio Peregalli.
Au rez-de-chaussée, un couloir (20 m²) mène aux pièces à vivre. Le salon, la salle à manger et la cuisine sont ouverts (62 m²). « Tous les volumes communiquent. Partout on distingue les couleurs. » Au premier étage, un bureau, deux chambres, une salle de bains et un wc se partagent à présent l’espace. Au second, les combles insalubres sont transformés en salle de jeux, deux chambres, une grande salle de bains, un wc et un urinoir, le tout éclairé par 4 fenêtres de toit Velux. Partout, la couleur est au rendez-vous : une chambre d’amis vert amande, une autre rose poudré, celle de Yannick Delpech est bleue, le mobilier de la cuisine est noir, la salle à manger se pare de bleu et de vert, le salon d’encre et de doré…
« C’est une maison labo, chaque pièce est différente, explique Cécilia Febrer, la couleur c’était pour s’amuser. Il m’a fait confiance comme on lui fait confiance quand on dîne chez lui. Ici j’ai fait des expériences comme il expérimente les recettes dans sa cuisine. »
Côté mobilier, l’architecte d’intérieur confie sa sélection à Cécile Rossi de l’Atelier C’design, une entreprise spécialisée dans l’aménagement et la vente de mobilier pour les particuliers et les professionnels, basée à Arcachon.
Côté terrasse, le mur mitoyen est recouvert d’une fresque du Toulousain David Bordier, clin d’œil aux bains de mer des années 1930. Le pavage alterne pavés de récup et pavés neufs d’un granitier tarnais. Du buis, des aromatiques, un cèdre centenaire, ce jardin de ville a été conçu par le frère de Yannick, le paysagiste Nicolas Delpech. La piscine a été réalisée par José Dias (Gaillac) dont la mini pelle a traversé la maison pour accéder au jardin.
« Le jour de la réception du chantier, se souvient Cécilia Febrer, Yannick Delpech m’a annoncé la création de Cuisine sans dépendance dans cette maison. On sortait de 5 mois de travaux. On a dû reprendre le projet. Tout avait été calculé pour un particulier, pas pour recevoir 12 convives 4 fois par semaine. Nous avons dû adapter certains éléments. »
En effet, Yannick Delpech vient de créer sa table d’hôtes clandestine ici même, chez lui : Cuisine sans dépendance. Il accueille ses convives, fait lui-même la cuisine sous les yeux de ses invités, dresse les plats, choisit les vins et assure le service tout seul. Une première pour un grand chef. Côté cuisine, la gastronomie et le terroir sont au cœur de l’assiette. Pour le chef, le lieu est avant tout un atelier de création et lui permet d’élaborer des recettes inédites. La réservation se fait via Internet. Souhaitant garder le lieu secret, la position GPS est envoyée par SMS 2 heures avant. Une fois arrivé, il suffit de trouver la lumière bleue devant la porte d’entrée. Sonnez, vous y êtes !
Table à dîner sur-mesure signée Nicolas Boucher de l’agence New River. Plateau en chêne pour 12 convives. Au-dessus, suspension Volta de Estiluz aux branches cintrées comme la cloison qui sépare la salle à manger de la cuisine.
Bar en marbre, meuble en laiton poli. Tabourets de bar à l’assise tapissée de la collection Tao de la marque espagnole Inclass. Au sol, la tomette d’origine est conservée. Les menuiseries en aluminium de 3 mètres de long par 3 mètres de haut ouvrent sur la terrasse et la piscine.
La chambre de Yannick Delpech accorde des nuances de bleus sans qu’on ne parvienne à définir les teintes. « Cela crée des dégradés imperceptibles », explique Cécilia Febrer. Suspension Vertigo de la designer Constance Guisset pour l’éditeur français très en vogue Petite Friture. Tous les murs de la maison ont été peints par Pierre Rouquet.
« La couleur c’était pour s’amuser. Il m’a fait confiance comme on lui fait confiance quand on dîne chez lui », indique l’architecte d’intérieur Cécilia Febrer.
Baignoire en îlot sur un carrelage de Gomez Carrelages & Bains (Labège et Toulouse) pour une salle de bains gris et taupe.
Les combles ont été aménagés et la toiture percée de fenêtres de toit Velux.
Dans cette salle de bains, le plancher en chêne a été restauré par le parqueteur toulousain Stéphane Tettamanzi. Le carrelage impression marbre stylisé, comme de l’encre d’un stylo, vient de chez Gomez Carrelages & Bains (Labège et Toulouse). Les suspensions et appliques sont signées Tom Dixon. On accède entre les deux vasques (CCL, Toulouse) à la douche (robinetterie CCL). Le rideau noir dissimule le dressing.
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