Artiste, designer, graffeur, le Toulousain Julien Soone retrace avec nous son parcours incroyable… à la bombe de peinture, dans un parfum de succès et d’aérosol.
Photos : Julien Vareille
Le Toulousain Julien Soone est un artiste dont la griffe mêle hip-hop et culture japonaise. Graffeur, styliste de mode, designer, ses moyens d’expression sont variés mais le résultat est le même : le succès ne l’a jamais lâché. Après dix ans en Chine, le voilà de retour en France pour retrouver ses racines toulousaines : le graffiti et les ateliers 50cinq, basés à Montaudran. Il présentait à l’automne dernier ses nouvelles créations lors de l’expo de street-art Mister Freeze. L’occasion de retracer avec lui son parcours… à la bombe de peinture.
Julien Soone dans son atelier du 50cinq, à côté de l’Espace Cobalt à Montaudran.
L’estampe japonaise occupe une place de choix dans l’inspiration de l’artiste.
« Petit, j’aimais dessiner, se souvient-il. Je tiens peut-être cela de mon père qui était aquarelliste. » Le graffiti, Julien Soone l’a découvert à l’âge de 16 ans, en 1989. L’adolescent préfère alors, aux bancs du lycée Saint-Sernin, rejoindre sa bande de copains dans les terrains vagues du quartier Arnaud-Bernard. Rap, tag et skateboard les réunissent. La nuit, à l’odeur des bombes de peinture, ils taguent les murs, les trains, les chromes du périphérique… « Au début, c’était plutôt du vandalisme, avec pas toujours la touche artistique », reconnaît l’homme aujourd’hui. Dans les années 1990, inspirée par la scène new-yorkaise underground, cette bande de potes va former la Truskool, considérée aujourd’hui comme pionnière du graffiti sur la scène française. Soone est alors aux côtés de Tilt, Der, Tober, 2Pon… « Certains protagonistes de ce groupe jouissent aujourd’hui d’une reconnaissance internationale », indique Olivier Gal dans son ouvrage Truskool : une histoire du graffiti à Toulouse, édité par Atlantica.
Nous vous recommandons la lecture du livre déjà culte d’Olivier Gal édité par Atlantica : Truskool. Une histoire du graffiti à Toulouse.
Ce livre dresse le portrait d’une génération de graffeurs originaux, audacieux, épris de liberté, à Toulouse.
Mais Julien Soone part pour d’autres aventures. À 22 ans, il met le graff entre parenthèses pour créer une marque de vêtements. Vous la connaissez sans doute : Bullrot, des fringues branchées style hip-hop. Son logo : deux chiens, un rottweiler et un pitbull. Un succès international l’attend. Cela va durer une dizaine d’années. À force d’aller-retours en Asie, il finit par s’y installer, en Chine, à Shenzhen, près de Hong Kong, pour fonder une nouvelle société vouée au prototypage de vêtements pour des marques renommées de prêt-à-porter. Fila, Lotto, Rossignol font appel à lui pour son œil et à sa griffe pour leur image. Dans son atelier-laboratoire, il acquiert une expérience polyvalente lui permettant de mettre en forme son imagination. Il crée des objets divers et variés, du design de meubles aux accessoires de marques. En 2011, il expose là-bas ses créations. On découvre alors pour la première fois ses Spraycans, ses bombes de peinture géantes customisées, qui feront son succès et qui seront à l’avenir sa marque de fabrique.
Les Spraycans, ces bombes de peinture géantes customisées, sont la marque de fabrique de l’artiste.
Après dix ans passés loin de la France, le mal du pays le pousse au retour. « En 2015, j’ai décidé de rentrer à Toulouse. J’avais envie de graffer avec mes potes. J’ai repris avec les acteurs de la scène toulousaine qui m’ont invité à faire les murs. Ils ne m’avaient pas oublié. » Le graffiti n’est plus dans l’illégalité depuis longtemps, ses amis en ont fait leur métier. En 2017, Julien Soone retrouve des membres de la Truskool, invitée par la mairie de Toulouse, pour graffer une fresque de 35 mètres de haut sur la façade d’un immeuble du quartier Arnaud-Bernard.
En 2017, à Toulouse, boulevard Lascrosses, à côté de la place Arnaud-Bernard, la façade d’un immeuble se pare d’une fresque monumentale. On la doit à la Truskool (Tilt, Soone, 2Pon, Cee-T, Sike, Der, Tober) reformée pour l’occasion.
De là il reprend l’atelier de son ami Tilt aux ateliers du 50cinq, et rejoint ce collectif de street-art et art urbain à Montaudran. C’est au 50cinq que l’on doit l’organisation d’événements sur le graffiti à Toulouse : Mister Freeze en septembre/octobre et Open Summer en juin. Justement, en 2017, il participe pour la première fois à Mister Freeze. Toujours là où on ne l’attend pas, il présente un mur en céramiques qui lui a demandé 8 mois de travail.
Le graphisme de Julien Soone est inspiré de la culture japonaise. On retrouve des samouraïs, des yakuzas, des tatouages japonais, des dragons, des fleurs, des torii et un petit rien d’Hokusai. Il dessine avec des encres à céramique sur du papier transfert qu’il place sur des carreaux blancs. Il les recouvre d’émail transparent avant de les cuire dans un four à céramiques. Assemblés, cela permet des créations de tailles variables qui offrent une fourchette de prix allant de 230 à 4 800 euros. Le succès est une fois de plus au rendez-vous. Il est invité dans de nombreuses villes pour présenter ses créations ou pour des prestations géantes sur céramiques. Les promoteurs font appel à lui pour décorer des espaces. Manuel Gomez de Gomez Carrelages & Bains (Labège) lui confie la décoration de son workshop rue Gabriel-Péri à Toulouse. Ces œuvres entrent à la Galerie Daudet place de la Trinité à Toulouse.
Les œuvres de Julien Soone en vitrine du show-room de Gomez Carrelages & Bains dans l’hyper-centre de Toulouse.
Deux œuvres de Julien Soone accrochées dans la prestigieuse Galerie Daudet à Toulouse.
En 2018, dans les halles Latécoère, promises à un avenir bien différent, l’expo Mister Freeze présente les tableaux en céramiques de Julien Soone, encadrés par Art & Cadres (Toulouse et Castanet). Le succès est toujours là. Normal. Hyper tendances, ces céramiques, illustrées de références japonaises, portent en elles bien des histoires, et un peu de l’Histoire de l’art.
Les créations en céramique émaillée de Julien Soone sont toutes élégamment encadrées par les doigts d’or d’Art & Cadres (Toulouse et Castanet).
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