Au sein de son atelier toulousain, Léocadie Lehagre perpétue l’art du vitrail à travers la création et la restauration. Un savoir-faire ancestral qui combine respect du patrimoine et innovation.
LA RÉDACTION
Léocadie Lehagre. Photo © Margaux Sergé.
Léocadie Lehagre allie tradition et modernité dans son atelier de vitrail à Toulouse. Cela fait plus de quinze ans que l’artisane restaure et crée des vitraux pour les collectivités, les monuments historiques et les particuliers de la région. « L’atelier offre un large panel de prestations, autant de la restauration que des projets contemporains comme des miroirs, des verrières ou des fenêtres, précise la Toulousaine. Nous sommes en mesure de tout créer de A à Z, du vitrail jusqu’au châssis bois ou métal. Après l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, nous nous sommes aussi spécialisés dans les cadres et verres coupe-feux pour mieux protéger les monuments historiques. »
Baie de la Vierge installée dans la chapelle du lycée Sainte-Marie de Nevers à Toulouse.
Retouche au pinceau sur motif floral imprimé en sérigraphie.
Depuis sa création en 2009, l’atelier a participé à la restauration de près de 50 monuments historiques dans la région. Parmi eux se trouvent la basilique Saint-Sernin, le couvent des Jacobins, la gare Matabiau ou plus récemment l’église Notre-Dame du Taur à Toulouse, en collaboration avec l’atelier En Verre Contre Tout. « Nous travaillons avec les matériaux d’antan mais œuvrons avec les techniques d’aujourd’hui. Le numérique prend désormais une grande part dans le processus créatif, notamment pour les premières ébauches. Le patron est ensuite reproduit à l’échelle sur papier avant la découpe du verre. Ensuite vient l’étape de la peinture. Comme à l’époque, nous utilisons de la grisaille et des émaux que nous cuisons à 600 °C. La cuisson permet de figer la peinture pour une durée pérenne dans le temps. Nous utilisons aussi la sérigraphie pour la reproduction à l’infini et un rendu photographique du motif. »
« Bruissement ». Vitrail, peinture à la grisaille et émaux, le tout rétroéclairé dans un cadre métallique. Dans un intérieur, un vitrail ornemental offre un jeu de lumière unique. Photo © StockAdobe.
Création d’un cadre métallique et d’une vitrerie entre deux espaces pour laisser passer la lumière.
Après l’obtention d’une licence d’arts plastiques à l’université Jean-Jaurès de Toulouse, Léocadie Lehagre se passionne pour le vitrail et se forme dans le Cantal chez un maître verrier et au Cerfav (Centre européen de recherches et de formation aux arts verriers) à côté de Nancy. Elle renforce ensuite sa maîtrise des techniques de restauration pendant dix ans auprès d’ateliers situés aux quatre coins de la France. En 2009, l’artisane fonde sa propre structure dans la Ville rose. Celle-ci s’entoure d’une équipe de vitraillistes, designers et graphistes pour répondre aux demandes de restauration et de création de vitraux. Le bagage artistique de Léocadie Lehagre, combiné à son savoir-faire ancestral, lui confèrent une vision unique sur son travail. « Je vois le vitrail avant tout comme un filtre de lumière. J’aime imaginer les émotions que sa lueur provoquera une fois la création achevée. Si les vitraillistes continuent de raconter des histoires comme nos prédécesseurs, ils le font avec le regard et les réflexions d’aujourd’hui. »
Démontage du vitrail de Sainte Anne. Rassemblement des pièces, tel un puzzle, pour remonter le vitrail et recenser les pièces manquantes à fabriquer.
Zoom sur « Psyché ». Verre opaline blanc, peinture grisaille et jaune d’argent. Vitrail inséré dans un cadre en laiton et rétroéclairage Leds.