Construire une maison économe en énergie a été le leitmotiv d’Odile et Erdogan Delipinar en 2008. Près de 10 ans plus tard, qu’en est-il de leurs économies d’énergie ?

La maçonnerie, la magnifique charpente traditionnelle, les enduits et les terrasses ont été confiés à l’entreprise Cicek, dont Erdogan a été enchanté. Pour la plomberie, Serges Nicolas. Côté façade sud, il reste à installer le garde-corps du balcon.
Cette maison, en partie auto-construite, est située à Fontenilles, à l’ouest de Toulouse, à 25 km du Capitole. En 2008, Erdogan Delipinar, ingénieur aéronautique, et son épouse Odile se lancent dans la construction de leur maison. De 190 m², orientée plein sud, la maison avec étage est bâtie en brique monomur. Le rez-de-chaussée, 110 m² à lui seul, est habitable et habité au bout d’un an et demi. À son rythme, la famille Delipinar finira l’étage.

La maison est construite en brique monomur, un matériau idéal pour conférer de l’inertie à la maison.
« Nous consommons moins de 90 € par mois de gaz et d’électricité cumulés. »
Ici pas question de placo, les murs intérieurs et extérieurs sont enduits à la chaux. La maison est respirante. L’humidité de l’air peut se réguler naturellement. Avec le recul, et les années passées depuis la pose des enduits, le couple est content : « ça n’a pas bougé du tout ! », se réjouissent-ils.
Pour une maison économe, le couple a retenu plusieurs options. Côté chauffage : un système combiné solaire et gaz, complété par un insert. Côté eau : la récupération de l’eau de pluie.
Le chauffage : un système combiné solaire et gaz.
La famille a installé un système combiné (eau chaude + chauffage) fonctionnant à l’énergie solaire et au gaz. L’équipement est de marque Rotex. « Aucun souci ! », assure Erdogan.
Chauffage solaire combiné.
En détail : la toiture est équipée de 14 m² de panneaux solaires thermiques. Ils préchauffent l’eau chaude sanitaire dans les deux ballons de 500 litres chacun, mais aussi l’eau circulant dans le plancher chauffant. Une chaudière à condensation (au gaz) prend le relais si besoin (en hiver surtout). Toute cette installation a coûté 24 000 €, auxquels il faut déduire environ 8 000 € d’aides (crédit d’impôt, aides de la région…). Côté entretien : l’entretien obligatoire de la chaudière + un nettoyage annuel à l’eau et à la brosse souple des panneaux solaires.
Bilan : « Nous consommons moins de 90 € par mois de gaz et d’électricité cumulés », indique Erdogan, pour un foyer composé de 2 adultes et 3 enfants, dans une maison de 190 m² sur 2 niveaux !
« Le système fonctionne très bien, reconnait-il. En plein été, en une demi-journée les panneaux solaires chauffent les 1 000 litres d’eau (les deux ballons) à 85 °C. Ensuite je peux éteindre le système pendant plusieurs jours. »
Ce système lui permet de ne pas consommer de gaz de mi-avril à début novembre, hormis pour la cuisine. Si le reste du temps les panneaux solaires permettent de réduire la consommation de gaz, ils n’expliquent pas à eux-seuls la faible consommation de gaz. Il faut aussi regarder vers la conception bioclimatique de la maison.
L’ouvrage J’attends une maison (Ed. Pierre verte).
« Quand je me suis intéressé à la bioclimatique, je n’y connaissais rien. J’ai beaucoup lu sur le sujet, j’ai participé à des activités et à des associations. Je recommande l’ouvrage J’attends une maison de François Desombre. Ce bouquin m’a poussé à aller dans cette direction. »
Au sud la façade est vitrée à 60 %, idéal pour capter le soleil l’hiver. D’ailleurs avec une température de 0 °C dehors, les jours de soleil, la température atteint 22 °C à l’intérieur sans chauffage. L’été, la baie vitrée au rez-de-chaussée est protégée par le balcon au premier étage comme le fait une casquette. Donc pas de surchauffe l’été. Par ailleurs, la construction en brique monomur et les cloisons en brique assurent une bonne inertie thermique. Si bien que l’été, lorsqu’il fait chaud dehors, comptez 5 jours avant que la chaleur ne commence à entrer. « On garde la chaleur l’hiver, et le frais l’été. » conclut Erdogan.
Un chauffage au bois d’appoint, un insert, est placé au rez-de-chaussée. À l’étage, le conduit de cheminée traverse une chambre et suffit pour la chauffer. Il consomme 2 à 2,5 stères de bois par an.
Souvent, dans les maisons anciennes, les grilles de ventilation laissent l’hiver entrer de l’air froid, et de l’air chaud l’été. Ici, la maison est équipée d’une VMC (ventilation mécanique contrôlée) double flux, idéale pour l’hiver, et d’un puits canadien, parfait pour l’été.
Grâce à la VMC double flux (Hélios) de rendement 92%, l’air qui entre l’hiver dans la maison par les bouches de ventilation est préchauffé (par les calories de l’air extrait).
« L’été, quand les températures dépassent les 30 °C, le puits canadien, c’est génial. » Un circuit d’air est placé horizontalement dans le jardin de 3,50 à 1,50 m de profondeur (cette légère pente évacue les condensats). Il refroidit l’air aspiré dehors avant de le pulser rafraichi dans la maison. « L’été dernier, avec 40 °C dehors, on soufflait 21 °C à l’intérieur. » C’est en quelque sorte une climatisation naturelle.
Conception de l'insert.
Réalisation du puits canadien.
La récupération de l’eau de pluie
L’utilisation de l’eau de pluie pour le jardin, les WC et le lave-linge permet au foyer une économie d’eau de 30 %. Une cuve enterrée de 7 200 litres garantit une bonne autonomie. « Je récupère l’eau de toutes les toitures de la maison, précise Erdogan. Il y a une filtration à l’entrée de la cuve. Puis, lorsque l’on pompe l’eau de la cuve, celle-ci est filtrée à 5 ou 20 microns. »
Après la maison écologique, la terrasse en bois, ne manquait que la piscine… biologique.
« Un collègue à moi avait transformé sa piscine en piscine biologique avec le matériel de la société allemande Natura Gart. Pour construire ma piscine biologique, j’ai acheté tout le matériel chez eux. » Une fois de plus, Erdogan privilégie en partie l’auto-construction. Ainsi il en a eu pour 12 000 € : « 3 fois moins que si je l’avais fait faire », précise-t-il.
Le feutre est déployé dans la cuve...
... après le liner et un 2nd feutre, vient l'enduit.
Été 2017 : baignade pour tous.
Une fois creusée, la cuve reçoit un feutre qui protègera des cailloux et des racines. Puis vient le liner. Ensuite, vient un second feutre support d’enduit. Installation des plantes : automne 2016. Premier plongeon : mai 2017.
La piscine biologique est composée de 2 bassins : la partie baignade (8x4m, 1,35 à 2 mètres de profondeur) et la partie plantes (35 m², de profondeur variable : 0,35, 0,55 et 0,80 m), séparées par un filtre mécanique (des couches successives d’éponge) et une petite pompe (100W).
L’été dernier, la famille Delipinar a profité pleinement de la piscine, une pause bien méritée.
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