Nul bien exceptionnel sans histoire hors du commun. Retaper une maison ancienne est le projet de beaucoup. Peu le tentent. Rares le réussissent.
Les Pyrénées panoramiques. À Quintalone, il y a la maison principale en brique apparente, ses dépendances en briques et galets puis le gîte aux façades enduites. La piscine et la terrasse de la maison principale sont orientées au sud-ouest avec vue époustouflante sur la chaîne des Pyrénées.
Milieu des années 1990, Paris. Dominique et Isabelle, la trentaine, deux enfants, décident de changer de vie : quitter la capitale pour élever leurs filles « à la campagne ». Ils atterrissent à Grenade, au nord de Toulouse. Elle travaille dans l’édition, lui dans le montage vidéo. Peu de temps après, ils se mettent en quête d’une maison ancienne à restaurer, au point de passer des annonces dans le journal.
Le hasard parfois… C’est en épluchant des légumes sur Le 31, que la propriétaire d’une maison de maitre en ruine tombe sur l’annonce. Elle leur téléphone. Il ne leur faudra qu’une visite pour se rendre compte du potentiel incroyable du lieu. « J’ai découvert l’endroit idéal », se souvient Dominique. « Le coup de foudre, dit Isabelle. J’ignorais que les travaux prendraient toute notre énergie pendant 20 ans. »
Nous sommes sur la commune de Cintegabelle, à 5 km d’Auterive, à une quarantaine de kilomètres au sud de Toulouse. « L’endroit idéal » domine le piémont ariégeois et offre une vue imprenable sur la chaîne des Pyrénées. Les 4 hectares de terrain, dont une partie plonge sur l’Ariège, sont garantis sans vis-à-vis. Le lieu-dit se nomme Quintalone. Des fouilles archéologiques menées par le passé attestent de la présence romaine au début de notre ère. Le soubassement de la maison date du XVIe siècle, la maison du XIXe. Toute une histoire.
Le bien à la vente n’est que la maison de maitre en briques foraines d’un hameau de trois bâtiments. La métairie de briques et galets a déjà été vendue par l’ancien propriétaire des lieux qui occupe pour sa part les hangars agricoles.
En 1997, de la maison de maître il ne reste qu’un fantôme. Elle a été pillée et dégradée au fil du temps. Des déchets s’amoncellent partout.
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L’état des lieux en aurait découragé plus d’un. « Le toit était mort, se souvient Dominique. Il y avait des infiltrations partout, et de l’électricité uniquement sur une partie, qui plus est, bricolée. Les plafonds commençaient à s’effondrer, toutes les fenêtres étaient cuites. Il n’y avait ni chauffage, ni assainissement. » Isabelle se souvient d’un détail : « Il n’y avait plus une poignée aux portes ». Et pour cause, la maison avait été pillée.
Isabelle et Dominique achètent cette maison en 1998.
Les deux premières années, outre l’arrivée d’un troisième enfant, le couple fait installer le chauffage et l’assainissement et refait la toiture. Mais déjà, « nous n’avions plus d’argent, se remémore Dominique. On s’est dit qu’on ferait tout le reste nous-même ». La troisième année,la métairie est à vendre. L’occasion est trop belle. Le couple emprunte alors pour l’acquérir. Après quelques travaux, ils la mettent en location, pour plusieurs années.
Désormais, ils vont se concentrer sur la rénovation de leur maison, la fameuse maison de maître. Avec une surface habitable de 270 m2 au sol, des plafonds à 3,70 m et une dizaine de pièces, les travaux ne manquent pas. Ajoutez les dépendances et leurs 160 m2 qui serviront d’atelier et de garage. « Heureusement Dominique sait tout faire, reconnaît Isabelle. Gros œuvre, plomberie, électricité… Moi je fais l’enduit, la peinture, le jardin… » Longtemps ils ne vivront que « dans 3 pièces, avec les 3 mômes ».
Ils vont rénover extérieur (les façades, les menuiseries…) et intérieur (pièce par pièce, du sol au plafond). Tout y passe. L’entrée, le hall, la cuisine aux murs en brique à gratter, la salle à manger avec cheminée, le salon au plancher en bois massif, les 4 chambres, les deux salles de bains, le jardin… Ils vont créer un dressing, une buanderie, une terrasse couverte par une pergola, une piscine entourée de végétation.
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Après les travaux, la déco suit. Aux meubles de famille, se joignent des meubles customisés ou chinés par Isabelle. Des œuvres d’art envahissent la maison : peintures de Attasit Pokpong, sculptures de Yod...
Salon de la maison principale. Plancher, cheminée et corniches d’origine. La table basse est une table de salle à manger chinée par Isabelle et dont elle a coupé les pieds. Fauteuil bois Maisons du Monde, large fauteuil Habitat, tapis et lustre Ikea, canapé La Redoute. Tableau à gauche d’Attasit Pokpong, tableau au centre de Jin Bo.
Hall de la maison principale. 3,70m de hauteur sous plafond. Poêle Pilar de marque Attika (8kW). Fauteuils Maisons du Monde. Au sol, carreaux d’origine.
Cage d’escalier de la maison principale. 5,50m de hauteur sous plafond. Lampions en soie rapportés d’un voyage au Viêt-Nam et mis en scène par Dominique. Très légères variations lumineuses en intensité et couleur. Escalier d’origine. Marches en peuplier décapé. Première marche en pierre. Limon peint en gris. Sol de la cage d’escalier en tomettes de terre cuite. Ensemble splendide.
Après le départ du locataire de la métairie, ils vont transformer le bâtiment en gîte. Et c’est reparti ! Ils vont le retaper intégralement, avec beaucoup de goût. 3 chambres, autant de salle de bains, un grand espace à vivre et un salon. Et le résultat, croyez-nous qui l’avons visité, est stupéfiant.
Dans le gîte : cuisine et salle à manger. Cuisine Ikea, spots encastrés au-dessus de l’îlot, plan de travail conçu par le menuisier Dazéas. Tabourets Maisons du Monde, réplique des tabourets Tolix. La table de la salle à manger est une table de famille customisée, entourée de chaises de récupération et de chaises La Redoute. Suspensions Castorama. Peintures verte et grise réalisées par le peintre Gilles Frument, Isabelle a peint le reste de la pièce en blanc. Au sol, tomettes d’origine. Les tableaux sont de Duke.
Escalier dans le gîte. Escalier d’origine. Sol en tomettes de terre cuite. Murs peints en blanc par Isabelle et en gris par le peintre Gilles Frument. Marches en chêne vitrifié. Contremarches peintes en blanc et numérotées. Sculpture de Yod. Tableau d’Attasit Pokpong.
Salon dans le gîte. Parquet d’origine vitrifié. Murs, poutres et plafonds peints en blanc. Délimitation de l’espace canapé par une peinture bleue et des étagères qui accueillent une collection de dessins d’artistes. En guise de canapés, Isabelle a rassemblé des lits, recouverts d’une housse. Coussins confectionnés par un tapissier. Fauteuil Fly. Lampes orange Ikea. Sculpture « humaine » de Yod.
Dans le gîte : dortoir pour les enfants (4 lits). Charpente d’origine en peuplier décapée et vernie, parquet en frêne. Soubassement vert de gris, ligne rose orangé, balançoire suspendue.
Chambre et sa salle de bains dans le gîte. Avant les travaux, cette pièce était des combles non aménagés aux murs de terre crue. Après travaux : murs blancs, marron foncé et marron beige, parquet en frêne, charpente en peuplier d’origine décapée. Le long du mur, le coffrage dissimule des spots pour un éclairage ascendant. Suspensions AM.PM. de La Redoute. Salle de bains en petite mosaïque de pâte de verre, avec double vasque et baignoire.
Salle de bains dans le gîte. Meuble vasque Ikea. Au sol, jonc de mer. Fenêtre de toit Velux.
Mais aujourd’hui Isabelle tempère : « Pendant 20 ans, 50% de notre budget est passé dans la maison. Nous achetions les matériaux de rénovation par palettes. Cela nous a pris beaucoup de notre temps. Aujourd’hui les enfants ont quitté la maison. On s’y retrouve à deux. On souhaite passer le relai. On a fait le plus dur. » L’ensemble est magnifique, la rénovation menée avec un goût certain pour le travail bien fait. Le lieu est incroyable, la vue époustouflante. En juillet 2017 Isabelle et Dominique ont confié la vente de la maison et ses dépendances, ainsi que le gîte, à l’agence Mercure de Toulouse. Pour que l’histoire continue.
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