Le Tarnais Jérôme Couët conçoit et fabrique des couteaux dans son atelier à Albi depuis 2009.
ÉRICA DODO BOUNGUENDZA - PHOTOGRAPHE VINCENT BALDENSPERGER
Chauffe d’une lame en cours de réalisation dans la forge à gaz.
Plus connu sous le nom de « Lou Coutel » qui signifie « le couteau » en occitan, Jérôme Couët fabrique de ses mains des couteaux. L’Albigeois a toujours aimé jouer avec le feu. Dans son enfance, sa maison était équipée d’une cheminée dont il prenait déjà soin du foyer. Un peu plus tard, pour des travaux dans sa maison, il s’intéresse à la fonderie. Autodidacte, Jérôme Couët complète son expérience par des stages chez la Forge du petit Soulier à Graulhet.
En 2017, il décide d’en faire son activité à temps plein. Cet ancien ingénieur en aéronautique fabrique désormais plusieurs types de couteaux : des couteaux de cuisine ou de table, des pliants qu’on peut emporter avec soi partout et quelques épées pour des reconstitutions historiques. Jérôme Couët fait également revivre un modèle oublié de sa région : le couteau du Viaur. « J’ai fait cette trouvaille dans un village abandonné. Le couteau du Viaur est original car sa lame, dépassant légèrement du manche, permet de l’ouvrir sur la cuisse avec une seule main. »
Mise en forme d’un manche de couteau du Viaur en prunier au backstand, la ponceuse à bande du coutelier.
Chacune de ses pièces est unique et fabriquée dans son atelier rue des Brus non loin de la gare d’Albi. L’artisan
utilise de l’acier C130 qu’il se procure à Saint-Juéry. Historiquement, ce dernier servait à fabriquer des limes
et des barreaux de prison.
« Cet acier est très carboné donc très dur. Par conséquent cela permet d’avoir un tranchant très fin et durable. »
Découpe du couteau à froid à la disqueuse. La barre d’acier dont il est issu mesure entre 40 et 70cm. La découpe peut aussi se faire à chaud avec un outil appelé « tranche ».
Ses créations lui tiennent spécialement à cœur. « C’est un métier qui a failli se perdre. Je suis content de fabriquer des couteaux qui vont accompagner au quotidien comme en voyage ceux qui m’offrent la chance de faire perdurer cet artisanat d’art. »
Sept couteaux du Viaur (modèle déposé) avec manche en buis, noyer, prunier et robinier. Chaque couteau est numéroté.
Couteau originel en corne.
Ajustage du manche en prunier d’un Viaur sur sa lame forgée. Chaque lame étant unique chaque manche est travaillé indépendamment en fonction de la lame.