À Ramonville-Saint-Agne dans sa maison de 160 m2, une famille croyait manquer de place. Pourtant, il suffisait seulement de réorganiser l’espace. Un challenge pour l’architecte d’intérieur toulousaine Aurélie Avrieu.
Les propriétaires voulaient agrandir. Ils vont rénover.
À Ramonville-Saint-Agne, une maison de famille a été rénovée et agrandie au fil du temps. Construite en briques dans les années 1950, elle comptait seulement 70 m2. En 1995 une extension et une surélévation la font passer à 160 m2. Quand en 2015 les propriétaires ont contacté l’architecte d’intérieur Aurélie Avrieu : « ils croyaient manquer de place », se souvient-elle. « Ils voulaient agrandir de nouveau. »
La spécialiste va étudier les plans de l’existant. Au rez-de-chaussée, le séjour forme un U autour de la cuisine centrale fermée. Un bureau débarras, un WC, un cellier et une minuscule salle de douche complètent ce niveau. À l’étage : trois chambres, une salle de bains familiale, un dressing et un couchage sur le palier. Les propriétaires désirent une suite parentale, une chambre d’appoint et ne plus se sentir à l’étroit.
Aurélie Avrieu comprend vite que c’est l’emplacement de la cuisine au centre du rez-de-chaussée qui pose problème. « En déplaçant la cuisine, j’ai réussi à satisfaire tous leurs souhaits. Nous avons créé une entrée, séparée de la nouvelle cuisine par une verrière, récupéré de la lumière et optimisé l’espace. La famille a immédiatement adopté l’idée globale du projet.
Pour la suite parentale, sans agrandir, il a fallu ruser. Entre la chambre et la salle de bains, Aurélie Avrieu a imaginé un meuble dressing en contreplaqué à traverser. Quant à la chambre d’appoint, une mezzanine sur l’escalier, ajoutée au palier, va offrir un espace de 10 m2.
Les travaux démarrent en mars 2016
et prennent fin en juillet
La famille a dû quitter les lieux pendant la durée du chantier. Et pour cause, tout le rez-de-chaussée a été démoli. Même la chaudière a été remplacée. Quant à l’étage, outre la création de la chambre d’appoint, toutes les pièces ont été rafraichies. De nombreux corps de métiers sont intervenus, des artisans dont Aurélie Avrieu a été très satisfaite. Michel Nunes de Nunes et Fils à Toulouse pour la maçonnerie et la plâtrerie, Yannick Anglade d’AYPC d’Eaunes pour la plomberie, l’électricien Geoffrey Archilla et le peintre Vincent Assié de Narbonne, le menuisier Jonathan Debord d’Escaliers bois à Lavalette (Aude), Thierry Torta de La Forge cathare à Carcassonne pour la ferronnerie. Les travaux de rénovation ont coûté 120 000 euros.
Une pièce à vivre ouverte
Cuisine créée par l’architecte d’intérieur et réalisée par le menuisier et le ferronnier. Murs peints en rouge carmin. Faïence de crédence Leroy Merlin type carreaux de ciment. Plan de travail en granit pour l’ilot, en chêne pour le reste. Petites étagères et tiroir en tôle perforée conçus par le ferronnier. Hotte Ikea. Suspensions La Redoute.
Au rez-de-chaussée, tous les sols, y compris celui de la suite parentale, sont en carrelage imitation bois blanchi à pose droite. « La pose droite, explique Aurélie, casse l’imitation du bois. Le but n’est pas de dire : c’est du bois. Ce revêtement de sol dans le salon donne l’impression d’être sur un ponton qui guide vers l’extérieur, par-delà les baies vitrées et la terrasse, jusqu’au jardin. » Un faux-plafond a été aménagé, des spots y sont encastrés, réglés par des variateurs. La plupart des peintures de la maison proviennent de la collection inspired by Pantone de Tollens. Aurélie Avrieu justifie l’usage de la couleur : « Dans le blanc, l’œil ne voit ni les volumes, ni les formes, il aplatit tout. La couleur aux murs permet de jouer avec les volumes, de renvoyer la lumière et d’illuminer une pièce ».
Déco industrielle. Table de la salle à manger commandée sur le site barak7.com. Tabourets chinés par la propriétaire.
Les murs de l’escalier et de l’entrée
sont peints en bleu vert.
Au pied de l’escalier, le palier d’entrée
avec décroché (finition en tôle) :
des carreaux hexagonaux sont pris
dans un enduit.
Le client voulait quelque chose
d'hors du commun
Dans la chambre parentale, suspensions Ikea.
Dans la salle de bains du rez-de-chaussée,
meuble Ikea dont le menuisier a refait les façades
en contreplaqué. Receveur de douche encastré.
Meuble passage faisant office de dressing entre la chambre et la salle de bains de la suite parentale.
Pour l’étage le client lui a donné carte blanche, il voulait quelque chose hors du commun. « J’y ai passé quelques nuits, se souvient Aurélie, avant de leur imaginer cette mezzanine un peu cabane. L’idée, c’est d’avoir une unité sol-cloison en contreplaqué. Ce matériau a aussi l’avantage d’apporter de la chaleur et de la légèreté. La cabane n’est pas oppressante au dessus de l’escalier. » Le menuisier a donc conçu un meuble-lit en contreplaqué, séparé de l’escalier par une verrière. Le sol est en dalles de contreplaqué de 120 x 120 cm, posées bord à bord. « Le menuisier a fait un très beau travail pour un résultat parfaitement réussi », se réjouit Aurélie. Une réussite, c’est aussi ce que pensent les propriétaires, qui ne regrettent pas de ne pas avoir raboter le jardin pour agrandir la maison.
Photos : Cassandra DA Chicha
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