











Tombée amoureuse de la porcelaine pour son blanc pur et sa sensation de fragilité, l’artiste joue avec la matière pour donner vie aux idées qui traversent son esprit. Une passion synonyme de nouvelle vie pour l’Italienne, qui en a déjà connu tant.
Arthur Dias
Monteuse de courts métrages, infographiste ou encore DJ enchaînant les prestations dans divers night-clubs milanais et fêtes privés, Serena Ilari est un personnage atypique aux choix de vie imprévisibles. La céramiste va côtoyer pendant plus d’un an la « Poterie de Lévéjac », dans le Tarn, où elle apprend la technique de la porcelaine de coulage. Michel Goldstyn, son professeur, est présent lors de sa toute première rencontre avec la matière qui changera sa vie. «Quand je suis arrivée, j’ai fait le tour de son atelier pour me familiariser avec mon nouvel environnement. Je me suis figée devant la porcelaine et il a aperçu la façon dont je la regardais.» Fin pédagogue, l’enseignant encourage la future créatrice : « C’est fait pour toi ! ».
Une aventure dans l’inconnu commence pour la jeune femme qui n’avait jamais travaillé cette pâte céramique avant son arrivée en France. Un défi qui se métamorphose en romance, Serena Ilari donne naissance à des œuvres d’une finesse extraordinaires et enchanteresses à l’image de ses séries artistiques : Les fleurs, C’est la vie, Chemin et Souffle porcelaine. Deux lignes utilitaires viennent s’ajouter à la longue liste de créations de la Toscane, Parapluie et Cocon. « Pour cette dernière, c’est un travail de surface à la recherche de l’organique. « J’utilise de la porcelaine extra-blanche de Limoges sous une forme crémeuse que j’insère dans un moule en plâtre. Le temps de pose influence la forme finale de l’œuvre. » Avant de trouver la juste recette, l’artiste a dû trouver un nouvel équilibre dans sa vie professionnelle.
Née en Toscane dans les années 1980, la céramiste a fait le tour de l’Italie avant de poser ses valises en France il y a cinq ans. Ses activités extravagantes n’étant plus en adéquation avec son nouveau rôle de mère, la créatrice réalise une reconversion professionnelle. « J’ai toujours démontré une forte dextérité avec mes mains, qui s’est développée lors de ma formation aux Beaux-Arts d’Ancône, en Italie. Ce parcours m’a également permis d’étudier le traitement d’images, l’animation 2D et 3D, la post-production ainsi que l’orfèvrerie. »
Actuellement membre actif de multiples associations et invités à de nombreux salons, la porcelaine de Serena Ilari ne laisse pas de marbre dans le milieu de l’art. Ses créations sont exposées dans la galerie Ateliers Cub’Art dans le centre-ville d’Albi.