Au pont des Demoiselles, à Toulouse, Ariane Blanquet conçoit des mosaïques sobres et épurées. À la fois artiste et artisane d’art, elle met cet art décoratif au service de la rénovation et de la décoration.
Ariane Blanquet, mosaïste à Toulouse.
Dans son atelier toulousain, la mosaïste Ariane Blanquet taille avec sa marteline et son tranchet des plaques de biancone en petites tesselles. De ce marbre blanc qu’elle aime tant s’échappe, lorsqu’elle le taille, un son léger. Ensuite, sur une grande table, elle assemble chaque pièce avec patience et rythme. Autour d’elle, partout des étagères, qui stockent mille matériaux : marbres, verre, émaux, galets… « Ce sont des matières vivantes. Quand je les travaille, ces matériaux m’offrent des sons, des odeurs parfois. Le marbre noir par exemple contient du soufre qui sent mauvais. Certains matériaux sont tendres, d’autres cassants… » Bienvenue dans l’atelier de la mosaïste Ariane Blanquet.
La mosaïque est un art décoratif très ancien. Courante à l’Antiquité romaine, prisée à la période byzantine et à la Renaissance, la mosaïque est ressuscitée par l’Art nouveau, fin XIXe début XXe. De cette époque il reste à Toulouse au 42, rue d’Alsace-Lorraine l’impressionnante mosaïque figurative en façade de l’ancien immeuble de La Dépêche du Midi. À Barcelone, les architectures d’Antoni Gaudi. À Chartres, la Maison Picassiette. À Rennes, les mosaïques Odorico, trésors du patrimoine breton. Et depuis quelques années, il y a beaucoup d’effervescence dans le monde de la mosaïque contemporaine.
Au mur, sublime mosaïque d’Ariane Blanquet.
« Je suis une vraie Toulousaine », plaisante Ariane Blanquet. Née dans la ville rose, elle y a grandi, suivi des études de photographie à l’ETPA, avant de s’y installer comme graphiste. La mosaïque est venue à elle par hasard, par un ami italien en rénovant une maison. Fait amusant quand on sait que l’Italie est le berceau de la mosaïque et que ce cœur italien irrigue le monde entier. C’est donc bien l’Italie qui a réveillé en Ariane Blanquet, graphiste, la trentaine, son goût pour les métiers d’artisanats d’art. La mosaïque est venue à elle, désormais elle ne la quittera plus. À partir de 2010, elle se forme notamment à la Maison de la mosaïque contemporaine où elle suit les enseignements de mosaïstes de renom. D’ailleurs c’est ainsi que se transmet la connaissance de cet art. Ses rencontres avec Mélaine Lanoë, meilleur ouvrier de France en mosaïque d’art, la mosaïste italienne Valéria Ercolani, le Japonais Toyoharu Kii, l’Italien Luciano Bonzini et tant d’autres affutent son style, précisent ses goûts, révèlent ses ambitions. Ariane Blanquet prend progressivement confiance en elle. La création qu’elle présente en 2013 au concours Ateliers d’art de France est récompensée. Depuis, l’artiste a reçu plusieurs prix dont la médaille de bronze à Art Capital à Paris, en 2015, rendez-vous de référence des artistes indépendants.
Avec l’Atelier Mosaïa, qu’elle crée à Toulouse en 2013, elle défend le double statut d’artisan d’art mosaïste et d’artiste. Son travail résolument contemporain reste très inspiré par les techniques antiques et perpétue l’héritage musif dans un esprit d’ouverture vers les autres civilisations. Ce mois de mars 2018, Ariane Blanquet expose son travail dans la galerie Le Vestibule des Inattendus à Saou (Drôme). « Je suis très fière d’exposer dans cette galerie gérée par des amoureux des métiers d’art. »
Mosaïque ancienne rénovée et complétée à Toulouse.
En tant qu’artisane, Ariane Blanquet propose également ses services aux architectes, aux décorateurs et aux particuliers pour des travaux parfois moins personnels. « Souvent les gens ignorent qu’on existe et préfèrent recouvrir de carrelage une mosaïque ancienne plutôt que de la rénover. » Heureusement ce n’est pas toujours le cas. Dans une maison du quartier des Chalets à Toulouse, on l’a sollicitée pour rénover, et compléter dans l’esprit, une mosaïque datée du XIXe siècle au sol d’un long couloir. Actuellement c’est une mosaïque ancienne dans une maison de la place Belfort à Toulouse qu’elle rénove. On fait également appel à elle pour créer des mosaïques en parement mural, en crédence, dans un salon, une salle de bains, une cuisine… ou au sol comme pour une cour d’immeuble par exemple. « Dans la sphère publique comme dans la sphère privée, la mosaïque ornementale offre d’innombrables possibilités plastiques. Tant en décoration intérieure qu’extérieure, elle anime sur-mesure les espaces et les volumes par le jeu réciproque de la matière et de la lumière. »
Mosaïque en crédence dans une salle de bains.
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