Native de Pau, la designer Delphine Laporte est la co-fondatrice des Ateliers Zelij situés dans le quartier Saint-Cyprien à Toulouse.
ERICA DODO BOUNGUENDZA - Photos portrait et atelier Antonio Martinez-Mansilla et Mathilde Hernandez
Notre travail est de déconstruire les motifs complexes et inventer un langage », explique la Toulousaine Delphine Laporte. « Nous avons un peu révolutionné le zellige », reconnaît-elle.
« Avant, ce n’était que des formats simples ou des motifs très traditionnels qui conféraient un style très oriental à cet artisanat marocain. Aujourd’hui nous exportons nos créations jusqu’en Arabie Saoudite, au Qatar et en Afrique du Sud. »
Depuis son enfance, Delphine Laporte a toujours été sensible aux espaces, à l’observation et à l’architecture. Après des études à Toulouse en histoire de l’art puis en architecture d’intérieur, Delphine Laporte fait ses premiers pas dans le secteur de la décoration. « J’aimais beaucoup le contact avec les clients. »
La designer a longtemps travaillé pour des marques italiennes, telles que Boffi, avant de se tourner vers une formation complémentaire en design industriel. C’est là qu’elle rencontre Samir Mazer.
Ensemble ils commercialisent du véritable zellige fait main dans un atelier au Maroc avec des designs uniques. C’est un savoir-faire d’exception. Ateliers Zelij, fondés en 2003 par Delphine Laporte et Samir Mazer, font partie des acteurs qui ont fait découvrir ce matériau au public. L’engouement pour cette terre cuite émaillée a été immédiat. Et cela n’a pas eu que des retombées positives. « Dès la sortie de nos nouvelles collections, elles sont très vite copiées.
Restaurant Andia à Paris réalisé avec l’architecte Laura Gonzalez.
C’est difficile de s’y opposer car nous sommes une petite entreprise. Se défendre demande un lourd investissement. » Pour autant, l’atelier a remporté en 2020 au tribunal la reconnaissance de sa propriété intellectuelle sur ses créations face aux copies. Ateliers Zelij est implanté quartier Saint-Cyprien à Toulouse. D’un côté le showroom situé rue de la République. De l’autre, au pied du pont neuf, un atelier de recherche et de développement, consacré aux prototypes et aux essais. Les portes de l’atelier sont ouvertes une fois par an lors des Journées européennes des Métiers d’art.
Celles du showroom le sont sur rendez-vous. Entre 2015 et 2019, l’atelier participe à des salons de design à Paris, Milan, Londres, Dubaï et Afrique du Sud. Des évènements qualifiés de porteurs par la chef d’entreprise. « C’est grâce à eux que notre notoriété a évolué. Cela fut aussi l’occasion de rencontres notamment avec les plus grandes agences d’architectures. Une partie de notre chiffre d’affaires est fait à l’international. »
Delphine Laporte devant sa boutique toulousaine.
La designer industriel partage également un de ses secrets pour gérer sa société en toute sérénité : le yoga. Il y a 10 ans, elle participe à un cours à Saint-Cyprien. « Je me suis prise au jeu. Aujourd’hui, j’ai fini une formation de professeur de yoga. »