À Toulouse, un T3 des années 1960 s’est transformé en T2 moderne et fonctionnel. Matières brutes et minimalisme sont la signature de l’agence Marc Architecture à qui l’on doit ce projet.
LA RÉDACTION
Un bloc central en pin massif regroupe toutes les fonctions techniques. La plomberie et l’électricité ont été réalisées par la SAS DPE (Muret). Afin de valoriser les matériaux bruts dans la rénovation, les poteaux ont été piqués et laissent apparaître le béton d’origine. Le blanc RAL9016 satiné aux murs et mat au plafond (chez La Maison de la Peinture, Toulouse) couplé au sol en ragréage peint mettent en avant les couleurs naturelles du mobilier. Dans la salle à manger, mélange des genres avec la table ancienne et les chaises Cesca B32 du designer Marc Breuer. Dans le bureau, applique murale de chez La Quincaillerie Moderne.
Quartier Matabiau, Toulouse. Un T3 haut perché au 10e étage d’un immeuble des années 1960 jouit d’une vue splendide sur les monuments emblématiques de la Ville rose. La basilique Saint-Sernin, le couvent des Jacobins et le dôme de La Grave se dessinent au loin derrière les deux baies vitrées de la pièce à vivre de l’appartement. Ce dernier, d’une surface de 54 m², est resté dans son jus depuis sa construction. En 2019, le nouveau propriétaire souhaite en faire un T2 moderne, spacieux et moins cloisonné. Pour ce faire, il donne carte blanche à l’agence Marc Architecture. Diplômé de l’école d’architecture de Toulouse en 2011, Marc Anguill a fait ses armes dans diverses agences locales et notamment comme chef de projets pour l’architecte Patrice Cagnasso avant de se mettre à son compte. Le professionnel s’appuie sur le bâti existant pour concevoir des rénovations et des constructions mettant en avant la lumière et les matériaux bruts.
Le salon fait face à la vue sur la Ville rose. Le mobilier est de seconde main. Canapé Togo de Ligne Roset, fauteuil en bois Plywood de Vitra et table basse Alanda du designer Paolo Piva. Les menuiseries ont été remplacées par Menuiserie Gonzalez (Launaguet). Le choix de l’architecte s’est porté vers un modèle en aluminium blanc de la marque Schüco. Les montants très fins permettent de maximiser l’apport de lumière dans la pièce. Voilage découpé sur mesure chez Heytens (Portet-sur-Garonne). Les rails sont discrètement incrustés dans le faux plafond pour donner une impression de flottement.
Pour ce projet, l’architecte s’inspire des codes du loft. L’objectif est de décloisonner au maximum pour obtenir des espaces traversants. « Dans les années 1960, la structure de ce type d’immeuble reposait sur des poteaux en béton, indique-t-il. L’absence de murs porteurs nous a permis de supprimer toutes les cloisons pour remanier les volumes à notre guise. L’emplacement des poteaux et des gaines d’arrivée et d’évacuation d’eau était la seule contrainte. Nous avons donc inséré entre les poteaux un bloc central regroupant toutes les fonctions techniques du logements. Ainsi, l’espace autour est librement aménageable. »
Cuisine ouverte en pin massif. Le mobilier dessiné sur mesure par l’architecte s’inscrit dans les usages contemporains pour une fonctionnalité hors pair.
La partie technique regroupée dans la structure en pin massif constitue un réel bloc central au milieu de l’appartement. Un placard permettant de dissimuler le cumulus, le lave-linge et le congélateur. Un accès vers la salle de bains est aussi intégré.
L’architecte imagine en pin massif le bloc regroupant cuisine, salle de bains, buanderie, rangements et dressing. Les poteaux en béton sont quant à eux dénudés de leur plâtre pour seulement laisser la matière brute apparente. Tout le reste de l’appartement est épuré. Blanc mat au plafond, blanc satiné aux murs et ragréage peint pour le sol. Les fenêtres en simple vitrage sont remplacées par des menuiseries en aluminium s’accordant avec le fil conducteur immaculé. Le plafond, laissé lisse et sans raccord électrique, n’échappe pas à la règle. « L’éclairage a été travaillé par des lampes connectées à des prises de courant commandées. Cela permet de personnaliser l’apport de lumière et de ne pas encombrer le plafond. »
L’appartement profite d’une triple orientation, chose rare pour un T2. Le salon baigné de lumière est orienté sud-ouest, créant un tableau du soleil couchant sur la ville.
Le pin massif s’intègre jusque dans la chambre avec un grand dressing toute hauteur et de largeur 3,10 mètres. La pièce bénéficie, comme le séjour, d’une vue imprenable sur Toulouse, ici orientée sud-est.
Seulement six mois de travaux transforment l’intérieur des années 1960 en loft minimaliste adapté aux modes de vie contemporains. La vue sur Toulouse et ses monuments est valorisée depuis chaque pièce, offrant un sentiment de bien-être et de plénitude à son occupant à n’importe quel moment de la journée.