En appoint ou en chauffage principal, un poêle à bois permet des économies sur la facture énergétique. Encore faut-il savoir s’en servir.
La rédaction avec l’AGEDEN et l’Espace Info Énergie de Toulouse métropole
Poêle à bois Como de Hase (chez Étincelle à Launaguet).
« Le bois ne pollue pas s’il est brûlé dans de bonnes conditions par un appareil performant », répète-t-on à l’envi à l’Espace Info Énergie de Toulouse Métropole. « Les émissions de particules fines dues au chauffage au bois proviennent essentiellement des cheminées à foyers ouverts et dans une moindre mesure des inserts et poêles à bûche d’avant 2002 et l’arrivée de la double combustion. » Pour éviter de polluer, il faut une combustion complète qui découle de :
1. Un appareil performant et bien dimensionné ;
2. Du bois sec et de qualité ;
3. Une bonne utilisation.
1. Qu’est-ce qu’un appareil performant ?
Il s’agit d’un appareil récent avec un bon rendement, utilisé à la puissance nominale.
Rendement = Quantité d'énergie valorisée / Énergie contenue dans le bois
10 % = Rendement cheminée à foyer ouvert
70 % = Rendement autorisant le crédit d’impôt
80-90 % = Rendement poêle performant bien réglé et bien utilisé
Un mauvais rendement, c’est :
- Des émissions atmosphériques polluantes,
- Une surconsommation de bois,
- L’encrassement du matériel.
Rendement théorique et rendement réel :
- Le rendement théorique, annoncé par les constructeurs, est défini selon des essais effectués en laboratoire, dans des conditions optimales d’utilisation.
- Le rendement réel peut être réduit de moitié par rapport au rendement théorique en cas de matériel inadapté ou de mauvaise utilisation.
La double combustion, une technologie arrivée en 2002
Quand on fait un feu, le bois se transforme en gaz, c’est lui qui brûle. L’oxygène est indispensable à la réaction. Dans un poêle à bois classique, l’oxygène est apporté par l’arrivée d’air primaire. Dans un poêle à bois à double combustion, on rallonge le chemin à parcourir par le gaz. En plus de l’arrivée d’air primaire, une arrivée d’air secondaire apporte à nouveau de l’oxygène pour brûler le gaz restant. Ainsi, moins de particules sont dégagées dans l’air et on perd moins de chaleur. À l’Espace Info Énergie, on la recommande clairement. « Pour atteindre un rendement de 80 à 90 %, il faut la double combustion. Sans cela, les appareils ont un rendement moindre ! » Enfin, certains poêles à bois disposent d’une 3e arrivée d’air qui crée un flux d’air côté intérieur de la vitre pour la garder propre plus longtemps.
Les 3 étapes de la combustion de bois. © www.arnaudvallee.com
2. Du bois sec et de qualité
Utiliser du bois sec évite de dépenser de l’énergie dans le poêle à bois pour sécher le bois. Ainsi, voici les quantités d’énergie valorisables en fonction du taux d’humidité du bois :
- Bûches humides : Taux d’humidité : 45 %
PCI (Pouvoir Calorifique Inférieur) : 2 800 kWh/tonne
- Bûches sèches : Taux d’humidité : 20 %
PCI : 4 000 kWh/tonne
- Granulés de bois, briquettes : Taux d’humidité : < 10 %
PCI : 4 600 kWh/tonne
Comment savoir si le bois est sec ?
- Un appareil : l’hygromètre à pointes, rapide, instantané mais peu précis.
- La solution garantie : s’approvisionner à l’avance et s’occuper soi-même du séchage. Sécher sur une durée de 1 mois à 3 ans. Pour permettre d’accélérer le séchage, coupez et fendez le bois avant de le stocker dans un endroit ensoleillé, ventilé, à l’abri des intempéries, et surélevé de 10 cm du sol.
- La solution visuelle : fissures, écorce qui se décroche facilement, poids (plus il y a d’eau, plus c’est lourd)…
- La solution du mélomane : 2 bûches humides tapées l’une contre l’autre font « plocploc » car l’eau qu’elles contiennent absorbent le son. Si elles sont sèches, elles font : « tactac ». Évidemment, un petit entrainement s’impose avant d’identifier le « plocploc » et le « tactac ».
Quel bois acheter ?
Privilégiez les feuillus (chêne, charme, châtaignier, hêtre, robinier, frêne…) qui sont denses et chargent plus d’énergie dans le foyer du poêle. Les résineux et les feuillus tendres (bouleau, peuplier…) prennent feu plus facilement et sont bien adaptés à l’allumage des feux. Mais attention, les résineux encrassent davantage et les feuillus tendres sont gorgés d’eau.
Dans un poêle à bois, on peut aussi brûler des bûches de bois densifié, composées de sciure et copeaux. Elles s’utilisent comme des bûches classiques. À volume égal, elles contiennent plus d’énergie, encrassent moins et laissent moins de cendre. Depuis 1998, Cimaj fabrique et vend à Toulouse ses bûches de bois densifié Bricafeu.
L’unité de vente du bois : le m³
1 m³ = 1 stère de bûches coupées en 1 mètre
0,8 m³ = 1 stère de bûches coupées en 50 cm
0,7 m³ = 1 stère de bûches coupées en 33 cm
Les labels
Avec la marque « France Bois Bûche », le professionnel s’engage : origine française du bois, facture détaillée, volumes respectés, essences, longueurs et taux d’humidité renseignés…
La certification « NF Biocombustibles solides – bois de chauffage » assure un bois bûche de qualité : longueur, humidité, essences de bois…
3. Une bonne utilisation
Comment bien allumer son feu ?
Vous connaissez l’allumage classique.
L’allumage classique. © www.arnaudvallee.com
Mais « l’allumage par le haut est le meilleur », indique-t-on à l’Espace Info Énergie. L’avantage : commencer la pyrolyse par le haut permet aux bûches des étages inférieurs de sécher. L’allumage se fait toutes arrivées d’air ouvertes mais porte fermée.
Allumage par le haut. Placez vos bûches dans le foyer et dessus encadrez de bois d’allumage un allume-feu. Photo extraite des tutos de Peter en vidéo sur www.franceboisbuche.com
La gestion des arrivées d’air
Lorsque le feu a bien pris, les arrivées d’air peuvent être limitées : diminution de l’arrivée générale, ou s’il y a des arrivées distinctes : fermeture de l’arrivée d’air primaire et diminution de l’arrivée d’air secondaire pour continuer de brûler les gaz. L’équilibre est fin. « Pour un rendement maximal et une bonne combustion, pas de ralenti, précise-t-on à l’Espace Info Énergie. Laisser tourner le poêle au ralenti toute une nuit induit une combustion incomplète, des fumées et des cendres grasses, un encrassement de la vitre. Pour une combustion prolongée : diminuer de moitié les entrées d’air et augmenter le volume de bois. »
L’entretien courant
Dépoussiérer la grille de combustion, vider le tiroir à cendres, nettoyer la vitre à l’aide d’un chiffon humide trempé dans la cendre froide.
Les obligations d’entretien
Faire ramoner 2 fois par an et faire entretenir l’appareil par un professionnel 1 fois par an : arrêtés du 23/02/2009 et du 15/09/2009. Possibilité de ramoner soi-même 1 fois par an en accord avec son assurance.
Si le poêle à bois est en appoint
Enfin, si le poêle à bois est en appoint d’une autre source de chauffage, la régulation du chauffage principal doit tenir compte de l’utilisation du poêle à bois. Un thermostat d’ambiance ou des robinets thermostatiques sont l’idéal.
Pourquoi ne pas gérer les pics d’occupation avec le poêle à bois : régler le thermostat du chauffage principal (chaudière, chauffage électrique…) sur 17 °C et monter à 19 °C dans les pièces à vivre avec le chauffage au bois.
Dans le cadre d’un plancher chauffant, long à réagir, prévoir une programmation anticipée.
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