À 40 minutes de Toulouse, une bâtisse du XVIIIe siècle a retrouvé son lustre d’antan après trois ans de restauration. Transformée en gîte très élégant, c’est la maison de famille dont on rêve tous.
Photos Samuel Cortes
Disposée en U autour d’une belle cour intérieure pavée fleurie d’orangers, la maison et son enfilade de pièces lumineuses offrent une occasion rare de se retrouver.
Dans le Tarn, sur la route entre Lavaur et Puylaurens, axe important développé par l’industrie du pastel, ce relais de poste du XVIIIe siècle accueillait jadis les voyageurs. Construites en pierre et brique, reliées par une galerie, la maison de maître et l’écurie formaient un U autour d’une cour.
Il aura fallu 3 ans et 8 personnes pour restaurer l’ensemble et le transformer en gîte. Avec ses 3 salons, 2 salles à manger et autant de cuisines, 13 chambres avec salles d’eau et WC, le Domaine d’En Maury est un gîte de luxe. Pour la baignade c’est au choix : piscine extérieure chauffée de mai à octobre ou piscine intérieure dans un bâtiment attenant avec hammam et spa. Entouré de champs à perte de vue, l’ancien relais de poste se prête parfaitement à des événements festifs, familiaux, amicaux mais aussi professionnels tels que des séminaires ou du tourisme d’affaires. Dès la mi-mai 2019, il sera enfin ouvert à la location au week-end ou à la semaine.
Salle à manger. Plafond en peuplier (provenant d’arbres coupés sur la propriété). Table en noyer du XIXe siècle au plateau marqueté. Avec ses deux rallonges, elle atteint 5,50x1,50m et accueille 26 à 28 convives. Les chaises viennent de chez Lacroix, chaisier à Vallabrègues (Gard). Sous le papier panoramique de l’éditeur bordelais Ananbô, table de drapier du XIXe siècle.
Si nombreux sont ceux qui rêvent de restaurer un bâtiment ancien, peu le tentent, rares sont ceux qui y parviennent. Ce n’était pas le coup d’essai de Caroline et Bruno de Cambiaire. Passionnés de vieilles pierres et d’authenticité, le couple se lance en 2007 en transformant une vieille ferme en un gîte très confortable. La capacité d’accueil de 18 personnes du gîte de Ségur à Marzens (Tarn) répond alors à une demande pour laquelle l’offre est rare.
Cinq ans plus tard, toujours sur la commune de Marzens, Caroline et Bruno acquièrent une bastide en très mauvais état, ainsi que le chai attenant. Pour restaurer cette imposante maison bourgeoise de la fin du XIXe siècle, le couple s’appuie sur un architecte et salarie trois maçons, un menuisier et un électricien plombier. Benoît, leur fils, rejoint l’aventure pour coordonner les travaux. La rénovation dure deux ans. Le gîte d’une capacité de 20 personnes, complété par une piscine, un sauna, un hammam et un spa est exceptionnel. Avec la bastide des Tourelles l’offre du couple monte en gamme, et répond encore une fois à une demande que très peu de gîtes satisfont.
Salon. Fauteuils club achetés à Saint-Ouen. Tapis kilim. Murs peints à la chaux de chez Ressources, ton glaise. Bel effet de matière, minéral, très présent grâce à un somptueux nuançage mat et brillant. Cela rappelle les enduits de chaux lustrée nés dans la Rome antique. L’épaisseur des murs s’élève à 80 cm.
En 2016, un nouveau projet se présente. Il combine leur passion pour les vieilles demeures et l’histoire familiale. Une propriété de Marzens qui avait appartenu à la famille de Bruno pendant 150 ans, vendue dans les années 1950 par une tante à un agriculteur, est de nouveau sur le marché. C’est le fameux relais de poste. Il est alors très abîmé. Mais cela ne les effraye, l’équipe est rodée. Pourtant 3 ans de travaux seront nécessaires. « Nous avons toujours eu à cœur d’utiliser des matériaux traditionnels, locaux et de qualité », explique Caroline de Cambiaire. La pierre de taille, un calcaire aux reflets gris bleuté, la charpente en chêne, les colombages… retrouvent leur panache. « Nous avons isolé les murs extérieurs avec de l’enduit chaux-chanvre (paille de chanvre mélangée à de la chaux) sur 6 à 10 cm d’épaisseur pour une isolation à la fois thermique et perspirante. Le sol du rez-de-chaussée est recouvert de travertin sur une chape en béton de chanvre. Beaucoup des peintures sont à la chaux. » Lorsqu’ils ne peuvent pas être conservés, les matériaux sont remplacés à l’identique : des tomettes anciennes, des menuiseries en bois, des carreaux de ciment… Hormis l’ouverture en accordéon de la salle à manger qui est en aluminium de chez Rey Alu (Dourgne, Tarn), toutes les menuiseries sont en bois. La maison en compte une cinquantaine.
Chambre. Sous les tomettes anciennes, le sol a été isolé de liège et de chanvre. Murs peints à la chaux, dans un ton gris clair. Le papier panoramique Koh Chang au fond bleu d’Ananbô embaume la pièce d’une délicieuse ambiance florale. Peinture de la tête de lit en bleu sombre Oval Room Blue de Farrow & Ball, couleur typique de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle. Baignoire ancienne en fonte chinée. Tableau de cheminée avec dessin en losange et moulures d’origine. Manteau de cheminée en bois refait. Rideaux céladon de chez Harmony Textile. Lustre et tables de nuit de l’enseigne parisienne Mis en demeure. Plafond en bois recouvert de peinture suédoise fait maison, à base d’eau, de farine, d’huile de lin et de pigment.
Côté décoration et aménagement, Caroline peut compter sur les conseils de son amie décoratrice toulousaine Hélène de Rouvre, ainsi que son amie Bernadette Andrieu. Choix des matériaux, des couleurs, des papiers peints… Pour meubler tous ces espaces sans faute de goût, Caroline voyage : dans l’Aveyron chez des brocanteurs, les salles de vente, le salon Maison & Objet à Paris, les puces de Saint-Ouen…
En Pays de Cocagne, de cette restauration exceptionnelle se dégage une atmosphère qui oscille entre l’hôtel luxueux et la belle demeure familiale.
Vestiaire. Dans la galerie du rez-de-chaussée qui relie les deux ailes de la bâtisse, radassier peint du début du XIXe siècle chiné en Espagne à la Bisbal chez un antiquaire. Porte-manteau de chez Light & Living.
Chambre. Tissu en lin rebrodé signé Thevenon et monté en rideaux par cette maison créée en 1908. Très jolis motifs d’oiseaux et de fleurs dans les tons bleus et framboise. 3,20 m de hauteur. Placards anciens patinés en bleu, ferrures d’origine. Patine bleue identique pour le manteau de cheminée en bois.
Gageure, l’escalier en bois était recouvert de béton et de carrelage. Deux mois à temps plein ont été nécessaires au menuisier pour retrouver la beauté de l’escalier dont le limon et la rambarde sont d’origine. Papier peint panoramique. Lanternes Light & Living. Banc d’Extrême-Orient en bois de fer acheté en salle des ventes.
Cuisine sur-mesure évidemment, mais surtout fonctionnelle pour 25 personnes. Façades des caissons en chêne, plan de travail en céramique de chez Pyrolave (Castelsarrasin).
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