Au rez-de-chaussée sur jardin, côté cuisine et salle à manger, une verrière ferme un nouvel espace créé par la construction de murs mitoyens dans le prolongement de la maison. Le retour vitré de 1m en toiture baigne la cuisine de lumière. La verrière ouvre la maison sur le jardin et la piscine (5x12m). Un ponton en bois conduit à la salle de sport dans la dépendance. Dans la cuisine, sol en carreaux de ciment au motif typique albigeois (Univers du Carrelage à Puygouzon et Castres). L’îlot, le plan de travail, la crédence sont en béton résiné. Suspension Artemide en verre opale nacré.
En acquérant la maison voisine de celle de ses parents dans un quartier cossu d’Albi, Christophe a mutualisé les deux jardins pour y implanter une piscine. Outre cette idée ingénieuse, la bâtisse achetée en 2017 dans son jus a bénéficié d’une rénovation remarquable, signée par l’architecte d’intérieur Joël Cochen.
Ce n’était pourtant pas gagné d’avance. « La maison était dans un état pitoyable », se souvient le professionnel. Cette maison de ville des années 1930 était construite en pierre et brique, avec des encadrements de portes et fenêtres en brique, à la façade enduite et aux modénatures dans la pure tradition albigeoise de ces années-là. Ses 256 m2 étaient alors divisés en appartements. Pour la transformation en maison, la rénovation, la surélévation et les aménagements intérieur et extérieur, Peggy et Christophe s’en remettent à Joël Cochen.
Pour commencer, l’architecte d’intérieur photographie tout ce qui doit être conservé, restauré. Cet inventaire sous forme de promenade curieuse dans la bâtisse lui permet de remarquer la boule en verre sur la rampe de l’escalier qu’il s’empresse de démonter pour la mettre à l’abri le temps des travaux. Ensuite il présente à ses clients une esquisse du projet, qui fait la part belle aux matériaux traditionnels : la brique, le carreau de ciment, le bois, l’acier. Lorsque l’étude touche à sa fin, il la matérialise avec des logiciels en 3D pour modéliser l’ensemble. « Le client peut se promener dans ce qui sera son chez lui. » Toutes ces études sont remises aux entreprises qui ainsi appréhendent mieux le chantier.Si ce projet devait se résumer en quelques mots, ce serait « restituer à la bâtisse tout son caractère ». Comment ? Mettre à nu pour repartir d’une base saine, tout en restaurant ce qui peut l’être. « Les murs abîmés ont été piqués avant d’être replâtrés, les châssis en bois et les menuiseries ont été déposés pour être restaurés, tous les bois ont été traités contre les capricornes et les termites, les tuyaux de chauffage ont été retirés… »
Avec des plafonds à 3,50 m les pièces offrent de beaux volumes. La maison compte au rez-de-chaussée le vestiaire, un bureau, le salon et l’accès à la cave. L’extension accueille la nouvelle cuisine salle à manger. L’escalier au centre de la maison distribue les pièces. Au premier étage, la suite parentale est traversante. La chambre d’ami sur rue dispose de sa propre salle d’eau. Au second étage : les chambres d’enfants côté jardin, la salle de bains et la salle de jeux côté rue. Un faux plafond a permis d’isoler entre les étages et de passer les gaines. Pour autant, ils ont été refaits à l’identique, de la rosace aux corniches.Pour corriger un faîtage dissymétrique qui faisait perdre de la surface, le toit a été surélevé de 1,20 m en béton cellulaire à l’occasion de la reprise complète de la charpente et de la couverture. Le gain en surface : 30 m². Après 9 mois de chantier, Peggy et Christophe ont pris possession des lieux… sans difficulté.
Les profilés de la verrière en acier noir 200 sablé à rupture de pont thermique sont plus fins et élégants que s’ils avaient été en aluminium. Le ponton en bois longe la terrasse et la plage de piscine parées de grands carreaux en grès cérame gris très clair.
L’entrée donne le ton. Le parquet et l’escalier ont été restaurés. Le soubassement en bois a été refait à l’identique en médium laqué fini
avec cimaise moulurée. Les boiseries et les vitrages ont été renovés car ils tombaient en lambeau. La porte de gauche donne sur un vestiaire. Celle en face ouvre sur la maison. À droite, la porte du bureau. Peinture bleue profondément foncé Hague Blue de Farrow & Ball.
Anecdote. La boule en verre en bout de rampe de l’escalier est restée en toute sécurité à l’agence de Joël Cochen pour éviter que quelqu’un, par accident, ne la casse pendant le chantier.
