Quartier de la Côte pavée, l’architecte d’intérieur toulousain Jean Charrière a modernisé cette maison néo-basque, typique de l’architecture bourgeoise en vogue à l’entre-deux-guerres.
Trois tons reviennent en façade : un enduit blanc, du gris foncé sur les bardages décoratifs en béton, et du gris clair sur les volets, les stores et la pierre.
Après l’académisme néoclassique et l’éclectisme du XIXe siècle, le néo-basque connaît à Toulouse, dans les années 1920-1940, son heure de gloire. Jeu de symétrie et de dissymétrie, décrochements, faux pans de bois et avant-toits lambrissés. Une clientèle bourgeoise fait construire des maisons à pignon néo-basque aux quatre coins de la ville.
C’est l’une d’elles, quartier de la Côte pavée, que visite Carine en compagnie de son architecte d’intérieur Jean Charrière, été 2017. C’est lui qui a réalisé l’extension et la surélévation de sa précédente habitation quatre ans plus tôt. Il l’accompagne dans ses visites, à la recherche de sa prochaine maison. Vous aussi connaissez l’architecte d’intérieur Jean Charrière : un reportage sur l’une de ses réalisations est paru dans un précédent numéro de MA MAISON (« Une maison sur le toit », MA MAISON numéro 11 que vous pouvez télécharger ici).
Après des études à l’ESAG et dix ans en agence d’architecture, l’architecte d’intérieur Jean Charrière s’est installé en 2007 à Toulouse.
La façade néo-basque plait beaucoup à Carine, mais l’habitation est mal entretenue, très biscornue et mal exploitée. Elle offre toutefois un beau potentiel : du parquet massif, des corniches, environ 160 m² habitables sur une parcelle de 500 m². Cerise sur le gâteau, en retrait de la rue, la maison est entourée de jardins.
La bâtisse est construite sur 3 demi-niveaux. D’un côté le rez-de-chaussée, de l’autre le rez-de-jardin et l’étage. L’agencement est médiocre. Le salon occupe un peu du rez-de-chaussée et un peu de l’étage, l’entrée donne directement dans le salon, tout comme deux chambres, les wc sont systématiquement dans des salles de bains, enfin l’accès au jardin n’est pas pratique.
Jean Charrière suggère un nouvel agencement qui prévoit la construction d’une extension. Ce n’est qu’après vérification auprès de la mairie de la faisabilité du projet que Carine achète la maison.
La maison avant les travaux.
La maison après les travaux.
Le chantier démarre en novembre 2017 pour une réception en avril de l’année suivante. « Nous avons optimisé toute la maison », prévient l’architecte d’intérieur.
La salle à manger devient le salon. Le plafond, qui le sépare d’un grenier inutilisé, est démoli. Cela fait gagner une belle hauteur sous plafond et profiter de la charpente traditionnelle. Pour le plaisir de belles flambées, la cheminée massive est conservée mais peinte en noir et encadrée de bibliothèques noires pour la fondre davantage dans le décor. Les murs sont peints en ocre jaune et rouge, le plafond en blanc teinté d’un peu de rose (moins froid que du blanc).
Au-dessus du salon, lampadaire Artemide mais surtout la charpente enfin apparente.
Salle à manger des années 1970 en méthacrylate. Les chaises autour de la table rappellent la Panton Chair créée par Verner Panton en 1960 en collaboration avec Vitra.
Les parquets d’origine ont été conservés et complétés à l’identique magnifiquement par le parqueteur Établissement Lacaze. Finition du parquet : huilé mat.
Salon avec vue. Lampes à poser des années 1970 chinées à New-York par Carine. La verrière donne dans la chambre parentale.
Avant. La cheminée existante était massive. Pour autant, pas question de s’en séparer. La fondre dans la bibliothèque noire a été la solution retenue.
Mobilier design au coin du feu. Canapé et fauteuil Arflex de Marco Zanuso, 1950. Icone du design, la table basse Petalo a été dessinée par Charlotte Perriand en 1951 pour Cassina.
Une baie vitrée en alu immense remplace l’étroite porte-fenêtre qui ouvrait sur le jardin. Dehors, l’escalier est remplacé par une superbe terrasse en pin (Établissement Lacaze) à laquelle on accède par deux marches, plaçant la terrasse à mi-hauteur entre le salon et le jardin.
Avant.
Après. Les éléments d’architecture sont mis en valeur élégamment.
Après. Superbe terrasse en pin avec éclairage intégré et réservation pour des plantes.
Le salon de l’étage devient la chambre de la suite parentale, isolée du rez-de-chaussée par une cloison percée d’une verrière. Cette chambre dispose d’un grand dressing bureau et d’une salle de douche. L’étage dispose d’une autre chambre avec salle d’eau, et d’un wc indépendant.
Dans la chambre parentale, la verrière surplombe le salon. La chambre située au sud est baignée de lumière. Ainsi la verrière ajoute de la lumière naturelle dans la pièce de vie.
Les murs sont vert sapin et noir (désir de Carine) et rose poudré (suggéré par Jean Charrière pour adoucir l’ambiance). Les lampes de chevet en cuivre diffusent une lumière rosée. La pièce étant orientée plein sud, la lumière naturelle est tamisée par des brise-soleil orientables en alu.
La cheminée et les moulures ont été conservées. Le parquet d’origine a été huilé mat. À gauche de la cheminée, le placard sert de rangement à chaussures. À droite, il ouvre sur une autre pièce : le dressing bureau.
Dans la salle de bains de la suite parentale, miroir style art déco, appliques chinées. Mosaïque dans la douche. Au-dessus du meuble de salle de bains, plan de travail en Silestone, tout comme un mur de la douche. Robinetterie Cristina & Ondyna. Entre la vasque et la douche, un placard rempli d’étagères. Meubles réalisés par Interior Technic.
La cuisine d’origine fait place à la salle à manger. Dans le prolongement, une véranda est créée pour recevoir la nouvelle cuisine. Dessinée par Jean Charrière comme un meuble, la cuisine a été conçue par Interior Technic (Eaunes). La véranda est en alu (IDL, Dolmayrac).
Des colonnes ingénieuses aux portes en medium laqué gris clair dissimulent le frigo et le congélateur. D’autres portes s’ouvrent et rentrent sur le côté complètement, laissant apparaître un nouveau plan de travail sur lequel reposent les appareils techniques (cafetière, toaster…).
Au sol de la cuisine, carreaux de ciment octogonaux de l’Italien Bisazza, mondialement connu pour ses mosaïques.
Les portes des meubles bas sont en chêne massif teinté verni. Plan de travail en Silestone.
Un sas d’entrée est créé en décalant la porte d’entrée sous l’auvent existant.
Au rez-de-jardin, fini les pièces en enfilade. « Il fallait traverser deux chambres et une salle de bains pour accéder au jardin. On arrive à présent dans une pièce ouverte qui fait office de salle de jeux et salon TV. Sur elle s’ouvrent 2 chambres, une salle d’eau et un cellier buanderie. »
La propriétaire s’est particulièrement impliquée dans ce projet. La recherche des couleurs, de papiers peints, de luminaires… l’ont passionnée. Son très beau mobilier a trouvé là un bien bel écrin. Avec cette superbe rénovation, le centenaire de l’arrivée à Toulouse du style néo-basque peut être fêté en toute décontraction.
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