À Auterive, Corinne et Sébastien Sutter ont construit une maison passive. Le confort et le faible montant des factures d’énergie signent la réussite de cette auto-construction.
Champêtre. Le bardage en bois se marie parfaitement avec l’environnement du lieu.
À une trentaine de kilomètres au sud de Toulouse, à Auterive exactement, Corinne et Sébastien Sutter ont acheté un terrain de 2 000 m². Elle travaille à Pôle emploi, lui est ingénieur aéronautique. Le couple sait exactement ce qu’il veut : une maison passive, c’est-à-dire un habitat à très faible consommation d’énergie. Son budget est serré : 1 100 €/m². Le hic : le coût moyen d’une maison passive s’élève à environ 2 000 €/m². Ils vont devoir se retrousser les manches.
« Avant de me lancer, se souvient Sébastien, je me suis beaucoup renseigné. » Pour ce projet pointu, l’Espace Info Énergie de Toulouse métropole les oriente vers un bureau d’études thermiques à même de les accompagner. Eco2 Wattconseil (Toulouse) se penche sur le projet, passe dans ses logiciels les options envisagées et émet ses préconisations… le but étant que la maison soit passive.
Une maison en bois. L’habitation est construite en ossature bois sur une dalle béton. Les murs sont isolés côté intérieur et extérieur.
Pose du bardage.
Pour consommer peu d’énergie à l’usage, les maisons passives ont une forme compacte. Tel est le plan de la maison de Corinne et Sébastien : un cube à étage. 140 m² en tout. Au rez-de-chaussée : le salon/salle à manger, la cuisine, la chambre parentale avec sa salle d’eau. À l’étage : la mezzanine avec les deux chambres d’enfants et une salle de bains. L’habitation compte en plus un garage attenant de 70 m².
La maison est construite en ossature bois, sur une dalle béton pour l’inertie. La partie bois est confiée à Melchior Weingartner, charpentier traditionnel à Varilhes en Ariège. Pour consommer peu d’énergie, la maison doit être très bien isolée. Les murs reçoivent une importante épaisseur d’isolant en fibre de bois (140 mm), doublée par l’extérieur par des panneaux isolants très denses (52 mm), qui forment comme un manteau. L’ensemble est recouvert d’un parement. Les façades nord et ouest sont crépies, les deux autres sont parées d’un bardage bois acheté chez Little Bear à Clarac. L’isolation de la toiture est capitale. 30 % de la chaleur d’une maison part par le toit. Ici, il est isolé sous rampant par 300 mm de ouate de cellulose et doublé par l’extérieur par de la fibre de bois dense (22 mm). La maison étant étanche, une grande attention est portée à sa ventilation. Une VMC double flux (Hélios) assure l’apport en air neuf préchauffé l’hiver grâce aux calories de l’air vicié extrait.
Un poêle à bois Heta de 5 kW, placé au centre de la maison, suffit pour la chauffer. Son conduit traverse la mezzanine, ce qui contribue à la diffusion de la chaleur. Le couple consomme 2 stères de bois par an.
Pour l’eau chaude, Sébastien installe 6 m² de panneaux solaires raccordés à un chauffe-eau solaire de 300 litres (De Dietrich). L’installation revient à 7 800 €. De juin à septembre, les panneaux solaires fournissent seuls l’eau chaude. Le reste de l’année un appoint électrique complète.
L’électricité ne sert plus qu’à la cuisson, aux deux sèche-serviettes dans les salles de bains, à l’appoint du chauffe-eau et aux appareils électriques. La facture d’électricité pour cette maison de 140 m² (+ le garage) occupée par deux adultes et 2 enfants s’élève à seulement 30 €/mois.
Corinne et Sébastien Sutter ont construit leur maison en bois passive. Une performance.
Enfin, ici, l’économie de l’eau n’est pas une idée vaine. Pour récupérer les eaux de pluie, Sébastien a installé sous la terrasse 3 cuves de 2000 litres chacune qui alimentent le lave-linge, les toilettes et le jardin.
Électricité, plomberie, isolation, étanchéité, ventilation, placo, peinture, carrelage, installation des équipements… « J’ai touché à tout », concède-Sébastien. En réalité, il va tout faire, tout seul, ou presque. Rencontré par hasard, Florian Ermakastar va l’aider durant tout le chantier. Cet intermittent du spectacle en a retiré l’expérience nécessaire à la construction de sa propre maison vers Saint-Gaudens.
Lorsque nous demandons à Sébastien Sutter ce qui l’a conduit à construire une maison passive, il répond : « c’est du bon sens ». Vous l’aurez compris, dans ce projet tout y est : l’intelligence et l’humain.
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