Pour la création de ce pavillon d’été avec piscine, l’architecte Caroline de Pérignon a joué avec la symétrie et la perspective. Elle s’est aussi inspirée de l’architecture lauragaise, qu’elle connaît si bien, pas par hasard.
Un axe nord-sud. Le pavillon jouit d’une vue dégagée et axée sur le bassin, les vignes, puis le paysage lointain ; vue cadrée par l’arche principale du projet, réinterprétation de l’arche lauragaise.
Construite il y a une dizaine d’années dans le Lauragais, cette demeure de belle facture a un défaut : sa terrasse en façade principale est exposée plein sud, elle devient inutilisable dès que le soleil tape. Les propriétaires souhaitent donc créer un pavillon d’été, agrémenté d’une piscine. Ils confient le projet à Caroline de Pérignon de l’Atelier d’architecture 319. Ils n’ont pas fait appel à elle par hasard. Caroline de Pérignon est lauragaise et si son activité couvre toute la région toulousaine, elle est spécialisée sur le Lauragais. « Des terrains avec dénivelés, exposés au vent, décrit-elle. L’architecte est là pour trouver des solutions en neuf comme en rénovation. » Cette région, qui s’étend au sud-est de Toulouse, la passionne.
« Le Lauragais est un territoire dans lequel je prends plaisir à exercer l’architecture. »
L’architecte Caroline de Pérignon de l’Atelier d’architecture 319.
Le projet de Caroline de Pérignon s’inscrit parfaitement dans son environnement. Un pavillon raccord avec l’existant, des perspectives mises en valeur, des jeux de miroir, un dialogue avec le paysage environnant.
Le pavillon et la piscine sont construits dans l’axe des vignes. Ainsi, les ceps, la piscine et la cheminée en acier au centre du pavillon sont alignés. « On joue avec les perspectives. » Le bassin sert de miroir. S’y reflètent la maison, le pavillon, les vignes ou la végétation alentour selon où l’on se place.
La piscine devient miroir. Selon le point de vue, le plan d’eau génère plusieurs reflets : celui des vignes lorsque l’on nage vers le nord ; celui du pavillon et de son arche principale lorsque l’on nage vers le sud ; et latéralement, lorsque l’on chemine sur les pas japonais, celui des arbres valorisés par le projet.
Pour implanter le pavillon et la piscine, l’architecte va préserver au maximum les arbres plantés sur le terrain. Le pavillon est volontairement exposé au nord pour profiter de la fraicheur l’été. En revanche, le bassin et la plage de piscine sont exposés au sud sans masque solaire.
Le pavillon de 43 m² est construit en briques traditionnelles par l’entreprise familiale de maçonnerie SARL Visentin de Sainte-Foy-d’Aigrefeuille (31). Il est en harmonie avec la maison existante. Les façades sont enduites du même ocre. Le pavillon réinterprète en briquettes de parement en terre cuite l’arche lauragaise. La symétrie du bâtiment est respectée et adaptée. L’arche close renferme le local technique et la salle d’eau. L’arche opposée, ouverte et traversante, accueille la cuisine (Turini, Toulouse). Elle ouvre sur les champs du Lauragais et ses paysages arborés. Au centre du pavillon le salon et sa cheminée. À hauteur d’homme, elle est idéale pour faire des grillades. On la doit au cheministe Alain Vidoni de Montbrun-Lauragais (31), véritable passionné de l’acier. « La cheminée est considérée, non plus comme un élément rapporté à la toiture, mais comme un élément architectonique. »
Perspective et alignement parfait. Dans l’axe des vignes se succèdent la piscine puis le pavillon d’été à la façade très symétrique. Détail intéressant : l’architecte a dissimulé les gouttières du pavillon dans des corniches en béton teinté très élégantes.
Pavillon à vivre. La cheminée en acier est la pièce maîtresse du pavillon. À hauteur d’homme, elle est idéale pour faire des grillades.
Accès direct. Les pas japonais qui longent la piscine conduisent à la cuisine d’été (Turini, Toulouse). L’arche lauragaise recadre la vue sur l’existant, le parc et le bassin.
La piscine est construite en PVC armé gris par la société Everblue (Labège). Dimensions : 3,40x13,40m. « La piscine a été construite avant le pavillon. Mais l’entreprise a immédiatement saisi la complexité du projet : les perspectives, les effets miroir. » Plage de piscine en céramique ocre matricé pierre. Circulation en graviers avec des pas japonais pour jouer de la perspective.
Superbe mise en scène nocturne. Éclairage extérieur Bega.
Détails soignés. L’architecte qui soigne tous les détails a créé des trappes de visite des skimmers en céramique, pour les faire disparaître dans la plage de piscine.
Ainsi, comme le montre ce projet dans sa globalité, une construction neuve peut tout à fait s’inscrire dans un héritage territorial. L’an passé déjà, les propriétaires ont pu profiter pleinement du pavillon. Ils sont unanimes : « Caroline de Pérignon est une passionnée. Elle a montré son talent en ayant su imaginer un pavillon piscine en harmonie avec la maison principale et en apportant quelques touches contemporaines, bien intégrées. Nous sommes ravis du résultat ».
Photos © Emmanuelle B photographie
