Passionnée par les courbes, les volumes et avant tout par l’artisanat du vitrail, la Tarnaise Nicole Teulière réalise des œuvres poétiques avec une finesse rare dans son atelier à Graulhet.
Arthur Dias - Photos Oeildepierre
L’artiste tarnaise Nicole Teulière a réalisé une centaine de bustes et de lampes au long de sa carrière qui a débuté dans les années 1990.
« Ma curiosité m’a menée à pratiquer diverses activités dans ma vie, mais c’est tout simplement en accompagnant un proche à des stages sur les vitraux que le premier contact a eu lieu. » Une rencontre impromptue et un coup de cœur inattendu ont conduit la Tarnaise à se plonger dans un univers inconnu. « J’ai commencé en 1996 à créer des vitraux plats et avec le temps j’ai décidé de sortir du cadre et de passer au volume. Je fais du Tiffany revisitée, qui est une technique datant du début du XXe siècle. »
Des études en langues étrangères et son métier de kinésithérapeute ne pouvaient laisser présager une telle reconversion. Pourtant, sa connaissance de l’anatomie a influencé son approche sur le plan artistique, relève-t-elle : « En réalisant des bustes, je raconte une histoire de corsets. Qu’ils soient orthopédiques, de maintien ou à but esthétique, je ne souhaite pas choquer ni provoquer mais contribuer à apporter une jolie touche à l’histoire des femmes. Le verre demande de la rigueur mais se transforme également dans une fascinante légèreté. Dans mon atelier règne un désordre organisé qui contraste avec le fait que je ne m’éparpille pas, je ne fais jamais deux œuvres à la fois. Dès que l’une d’entre elles est finie, je ne la veux plus sous les yeux, pour pouvoir pleinement me consacrer à la nouvelle ».
Dans cet antre de la créativité, Nicole Teulière joue et s’amuse comme une « enfant ». Loin des défis et de l’objectif de réaliser plus qu’elle ne le souhaite, l’artisan en vitrail s’offre le luxe d’exercer sa passion seulement quand l’envie lui vient. « J’ai tout arrêté en 2010. Je ne prenais plus autant de plaisir et je ne pensais plus en refaire. Pourtant, mon intérêt est revenu plus fort que jamais et j’ai décidé de retrouver mon monde. J’ai repris goût peu à peu à chiner les matériaux, imaginer dans ma tête des créations, fabriquer une structure, tailler le verre, meuler et souder. »
Les bustes partagent la vedette avec les luminaires, chers aux yeux de l’artiste. « Il faut qu’il y ait un équilibre entre la forme, les couleurs, la puissance de la lumière et même l’emplacement de l’ampoule. J’apprécie apporter une touche moderne via mes créations bien que les matériaux soient anciens : verre colorée, étain, métal et cuivre. »
Nicole Teulière a su séduire le public avec ses œuvres jusqu’à exposer à Paris, Saint-Tropez, Biarritz, Montréal... La prochaine étape de la carrière de l’artiste est d’ores et déjà toute trouvée : « J’aimerais grandement allier l’écriture à des photographies de mes œuvres. Un livre qui les raconte en s’attardant sur les femmes et notre époque. Aujourd’hui c’est une envie, demain, peut-être, cela deviendra un besoin ».
Lanterne à poser créée en 2021. Une anse permet de transporter l’œuvre à tout instant. H.48cm.
Vitrail à la chapelle Saint Roch de Graulhet. Des teintes violettes subliment ce paysage aux faux airs de paradis.
Lampe kitsch réalisée en 2019. Une création à l’allure ancienne qui pourrait néanmoins trouver sa place dans un intérieur moderne. H.70cm.
Esprit année 1970, lampe bleue réalisée en 2021. Un luminaire coloré et sobre adapté aux intérieurs sombres. H.80cm.