Après Hermès et Jean Rousseau, à Paris puis à Londres, Alice Marchal a créé à Toulouse la marque de bijoux Sadjii, des bijoux luxueux en cuir de poisson.
Photo : LARA SANGLINE
Alice Marchal, créatrice
« Première d’atelier chez Lanvin et Jean Patou, ma grand-mère m’a beaucoup inspirée. Ma mère et mes tantes portaient les robes qu’elle leur avait faites », se souvient Alice Marchal. Rien d’étonnant à ce que cette Parisienne d’origine suive des études de stylisme à l’école de création et de design Créapole (Paris). Mais plus que le vêtement, c’est l’accessoire qui l’attire. Installée à Londres, elle s’inscrit à des cours du soir en maroquinerie et petite maroquinerie au London College of Fashion. Alice Marchal apprend à concevoir un sac, un portefeuille, un porte-monnaie, un porte-carte. Plus l’objet est petit, plus il est complexe et requiert une minutie extrême. C’est peut-être pour ça qu’en parallèle Alice Marchal s’essaie à la création de bijoux. Peut-être aussi parce « je ne trouvais pas de bijoux à mon goût ».
De retour dans l’Hexagone, elle entre chez Hermès à Aix-les-Bains. « J’ai été formée aux sacs Birkin et Double Sens, j’ai appris la technique Hermès. » Puis elle entre chez le spécialiste du bracelet montre de luxe, Jean Rousseau, à Besançon. « C’est là que j’ai appris à travailler les cuirs exotiques : l’autruche, le caïman, le lézard… Mais aussi les cuirs de poisson. Assez rigide, le cuir de requin convient très bien à un bracelet montre de luxe de sport. Presque minéraux, tels des perles de silice, les cuirs de raie et de roussette se révèlent très durs à couper. Poncés, ils paraissent plus lisses et brillent de mille feux. Les cuirs de truite et de saumon, par leurs fibres croisées, sont d’une résistance extrême. » On lui confie l’ouverture d’un atelier boutique Jean Rousseau à Londres, quartier Myfair. L’expérience est enrichissante, mais lasse de la vie londonienne elle regagne Paris puis s’installe à Toulouse. « Je ne me voyais pas habiter autre part », confie-t-elle.
«J’ai appris à travailler les cuirs de poissons chez Jean Rousseau à Paris. »
Tandis que son compagnon ouvre un restaurant italien aux Carmes, L’épicerie musicale, où chaque soir l’on écoute l’un des 4 000 vinyles d’Emiliano, Alice Marchal lance enfin sa marque de bijoux en cuir de poissons. Fin 2018 nait Sadjii. La créatrice s’approvisionne chez Hermès en peaux de galuchat (la raie), cuir entre minéral et végétal parsemé de perles de silice. Pour les peaux de truite et de saumon, elle peut compter sur la tanneuse Marielle Philip installée à la Teste-du-Buch (Gironde). Celle-ci récupère les peaux de poissons chez les restaurateurs et les poissonniers puis elle les tanne avec la flore du Bassin d’Arcachon. Un tannage naturel sans produit chimique. Pour le cuir de tilapia, ce poisson tropical qui s’apparente à la carpe française, la Toulousaine d’adoption se fournit à Graulhet, capitale du cuir (chez Cuir en Stock). Enfin, toutes les doublures des bijoux d’Alice Marchal sont en recyclage de cuir de chèvre de chez Hermès. Ce travail de cuirs d’une qualité exceptionnelle, nécessitant d’Alice Marchal un travail énorme, s’efface devant la simplicité et la beauté du bijou.
Hormis des expo-ventes éphémères, son site Internet et les réseaux sociaux sont sa seule vitrine.
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer
Enregistrer