Son travail est partout sous nos yeux mais lui préfère rester discret... Bruno Durand est peintre en lettres à Toulouse et ses environs. Depuis sept ans, il sublime les façades des commerces grâce à son savoir-faire unique.
LA RÉDACTION
Devanture de l’épicerie italienne Antica Salumeria rue des Arts à Toulouse.
Par ses coups de pinceau, il embellit les devantures des commerces de la Ville rose. Bruno Durand est peintre en lettres depuis sept ans. Graphiste de formation, cet indépendant a exercé son métier pendant près de deux décennies avant de passer de la souris au pinceau. « Je souhaitais changer de profession pour un travail plus manuel. Comme j’ai toujours aimé la typographie, c’est naturellement que j’ai décidé de devenir peintre en lettres comme l’était mon père. »
Inspiré par le travail de ce dernier et le film américain Sign Painters (2013), qui retrace l’histoire d’artistes qui subsistent face à l’omniprésence du numérique dans l’univers de la signalétique, le Montalbanais d’origine décide de se former en autodidacte avec l’aide de la communauté des sign painters présente sur Instagram.
« Le métier nécessite un apprentissage rigoureux. Contrairement au travail sur ordinateur, on ne peut pas revenir en arrière ! Il est nécessaire de connaître les différents types de peinture, de savoir préparer les fonds et maîtriser le geste avec le pinceau. Le dessin a aussi une place capitale pour correctement tracer les lettres. »
« Anna » lettrage peint et dessiné à la main sur cette péniche flottant sur le canal du Midi.
Dans le Tarn-et-Garonne, signalétique réalisée pour le gîte La Compagnie des Campagnes.
Ce savoir-faire unique s’accompagne d’une volonté de valoriser l’espace public et de créer du sur-mesure. Le graphiste a un œil d’expert et prête attention aux moindres détails. « Lorsqu’un nouveau projet m’est confié, plusieurs questions reviennent systématiquement. Quel espace va occuper la réalisation ? À quelle distance doit-elle être vue ? Quelles couleurs choisir ? Je considère tout ce qui entoure la façade : l’idée est de démarquer le commerce de ses voisins ! La notion patrimoniale est aussi importante. Il ne faut pas faire n’importe quoi dans les centres historiques. Un réel échange s’effectue avec le client et petit à petit je lui propose différentes options. »
Signalétique du restaurant japonais Chéri Suki réalisée à la feuille d’or.
Hannya à la feuille d’or 23 carats pour le salon de tatouage La Cour des Miracles.
De l’épicerie italienne Antica Salumeria près de la place Saint-Étienne, au caviste Vins d’une oreille avenue Camille-Pujol, en passant par le restaurant étoilé Sept rue Ozenne, vous êtes sûrement déjà passé devant une réalisation du peintre en lettres. Péniches, camions et autres fourgonnettes glissent aussi entre ses mains. L’artisan est également en mesure de réaliser des restaurations historiques. Pour le futur, il souhaiterait collaborer avec des architectes pour inscrire ses réalisations dans des projets globaux d’identités graphiques et de signalétique sur mesure pour des prestations haut de gamme.
Élément du logo du restaurant gastronomique Sept à Toulouse réalisé à la feuille d’or.
« Gastronomie urbaine » peinte sur un miroir à l’intérieur de l’établissement.