Singulier, fantastique, minutieux... les adjectifs pour qualifier l’univers végétal de la virtuose sont innombrables. Avec ses fleurs en papier mêlant artisanat et art, la Revéloise ne cesse d’émerveiller.
ARTHUR DIAS - PHOTO PORTRAIT MANON PEREZ
Diane Cornu.
Une pluie de pétales figée dans le temps au centre de son salon, un fantasme qui touche du doigt le réel grâce au merveilleux talent de Diane Cornu. La Nîmoise de naissance crée sans cesse des œuvres enchanteresses sous couvert d’un travail unique. « J’ai inventé mon métier. Je l’ai nommé comme tel parce qu’il était trop souvent dévalorisé quand j’expliquais que ce dernier consistait à faire des fleurs en papier. Il nécessite pourtant un savoir-faire propre. J’utilise des techniques de parurier floral communément utilisées dans la mode. J’ai détourné ce savoir détenu par de grandes maisons de haute couture pour exprimer mon art. »
Un attrait prononcé pour la nature environnante et une sensibilité à l’esthétisme ont conduit la jeune femme jusqu’aux bancs des Beaux-Arts. « J’ai découvert durant mes études le land art. C’est une pratique artistique qui utilise des matériaux végétaux et minéraux trouvés dans la nature pour confectionner des œuvres éphémères. » Une révélation qui la mènera à poursuivre sa découverte d’un monde nouveau auprès du couple d’artistes plasticiens franco-japonais, Miki Nakamura et Jean-Michel Letellier.
Rideau composé de 13 000 pétales en papier, scénographie shooting de la collection d’Atelier Swan au Studio Lucette, à Toulouse, 2020. © Julie Valentin.
« Entre ciel et terre ». Dispositif interactif et artistique, production du centre d’art Mille Formes, cocréé par le Centre Pompidou et la ville de Clermont-Ferrand, 2023. © Le Filmographe.
En 2013, l’artiste naissante crée son entreprise avec un diplôme national d’arts plastiques en poche. « J’ai commencé par me servir des réseaux sociaux comme vitrine. Puis un jour, j’ai reçu un message d’une boite d’événementiel parisienne qui passait une immense commande pour décorer un de leur stand à Dubaï. Leur demande inespérée m’a fait fibrer de joie. »
Une reconnaissance qui encourage Diane Cornu à rendre son activité davantage professionnelle. En effet, l’horticultrice papier décide de créer son premier atelier dans la Ville rose avant de déménager et de le faire évoluer en boutique-atelier au cœur de l’abbaye de Sorèze. « C’est un lieu sain, sans humidité, ce qui est primordial pour optimiser la conservation de mes œuvres. L’intérieur est épuré, rempli de fleurs et confortable, c’est mon cocon où j’organise des cours d’initiation pour sensibiliser aux savoir-faire anciens. »
Dans son écrin, la passionnée de nature s’inspire de la Capitale, du musée des Arts décoratifs ou encore de la styliste italienne Elsa Schiaparelli. « Je me retrouve dans sa façon de jouer avec la frontière entre l’onirisme et l’hyperréalisme. On m’a déjà demandé si mes créations étaient des vraies fleurs. » Avec plusieurs milliers d’œuvres à son actif, Diane Cornu souhaite encore se développer pour admirer, un jour, ses délicates fleurs être exposées entre les murs d’une galerie d’art.
« Helianthus hybrides ». Tournesol géant à deux cœurs composé de 4303 étamines et plus de 400 pétales, 2023. © Céline Zed.