Le travail d’Emmanuel Michel fait voyager. Artiste peintre, graveur et sculpteur, le Tarnais d’adoption a fait de l’art et du voyage son métier.
LA RÉDACTION
Emmanuel Michel, artiste tarnais et voyageur.
« Diego » sculpture de taille humaine en bronze et métal.
Depuis plus de trente ans, Emmanuel Michel parcourt le monde à la découverte de contrées lointaines. Ses voyages sur les cinq continents nourrissent l’homme et l’artiste aux multiples facettes. Carnets de croquis, dessins sophistiqués, peintures vivantes et sculptures réalistes fleurissent de ses nombreux souvenirs. Car des histoires à raconter, Emmanuel en a en effet beaucoup. De la horde d’éléphants qui le charge en Afrique australe, en passant par un moment privilégié avec des chasseurs-cueilleurs en Tanzanie, tous ces instants de vie procurent de vives émotions que le Tarnais transmet à travers son art.
Ces envies d’aventures (« J’ai toujours eu la bougeotte ! » plaisante l’artiste) se sont concrétisées au cours de ses études supérieures. En 1988, alors jeune lyonnais créatif et passionné, Emmanuel Michel s’oriente vers la formation en restauration des œuvres peintes d’Avignon. Durant cinq ans, il approfondit sa technique et ses connaissances en histoire de l’art. Lorsqu’une opportunité se dessine de travailler pendant deux ans comme restaurateur de peintures pour le CNRS en Égypte, l’étudiant la saisit immédiatement. « J’ai tout fait pour pouvoir partir ! insiste-t-il. Une fois sur place, je travaillais, mais j’avais aussi beaucoup de temps libre, ce qui m’a permis de me concentrer sur mes créations personnelles, mais aussi sur le voyage. J’ai pu découvrir l’Égypte, la Syrie, la Jordanie... et rencontrer ma femme avec qui je partage depuis toutes ces virées au bout du monde. »
« Kandy » huile et acrylique sur toile 162x97cm.
Emmanuel Michel sculptant la jambe d’Icare pour le projet Envol(s) à Poissy (Yvelines).
« Riposte » bronze 66x56x17cm.
Lorsqu’il n’est pas à l’autre bout du monde, Emmanuel est dans son atelier tarnais à Puybegon, entre Lisle-sur-Tarn et Graulhet. L’ancienne ferme en pierre qui l’abrite déploie plusieurs espaces pour ses différentes activités. Le rez-de-chaussée est consacré à la sculpture. On y retrouve toutes sortes d’outils, des bronzes, des argiles prêtes à prendre la forme d’une main, d’un buste, d’une tête. L’étage est dédié à la peinture, tandis qu’un troisième espace sert d’entrepôt avec le stockage des matières premières. Certaines sont rapportées directement de ses périples comme du papier ou des morceaux de métal et de bois. Une chose est sûre, chaque recoin de l’atelier respire le voyage.
Un projet un peu différent, mais toujours sur le prisme de la rencontre, a animé l’artiste ces deux dernières années. Emmanuel Michel a participé au projet Envol(s), mené par l’architecte-urbaniste Marie-Odile Foucras à Poissy. Ce projet artistique et solidaire a impliqué la collaboration entre lycéens et détenus dans la réalisation de statues de Dédale et d’Icare. Les deux bronzes s’apprêtent à être installés ce printemps dans le parc du nouvel éco-quartier de la commune des Yvelines. Le travail de l’artiste est aussi à découvrir à travers les six expositions prévues en France et à l’étranger cette année ou via ses nombreux ouvrages disponibles en librairie. Par ailleurs, Emmanuel Michel dispose d’un gîte mis à la location pour des courts séjours dans le Tarn. Les plus curieux auront peut-être la chance de visiter son atelier.
L’artiste dans son atelier de Puybegon travaillant sur une série de portraits sur le Sri Lanka. Fusain et encre sur papier marouflé sur toile 150x50cm.