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Le Japon, l’Amérique et Toulouse sont liés par une et même personne : Kartini Thomas. La plasticienne diplômée des Arts déco de Paris et de l’université de Reed à Portland, s’exprime à travers un monde fait de porcelaine et de monstres nippons.
Arthur Dias
Kartini Thomas possède de multiples talents et qualités, pourtant c’est un détail qui a lancé sa carrière : « Un ami qui rentrait du Japon avait rapporté un souvenir, c’était un jouet à l’effigie d’un petit monstre. » La Toulousaine décide alors de reproduire l’objet pour elle-même. Un acte anodin qui va fortement influencer le futur de la jeune femme.
Avant ce déclic cocasse, l’artiste a vécu mille vies. Née aux Philippines, Kartini Thomas suit ses parents anthropologues en Australie : « Ils voyageaient énormément et grâce à cela je n’ai aucune appréhension du changement ». Pour ses études, la jeune femme opte pour la biologie et pose ses valises aux États-Unis. Diplômée de la prestigieuse université de Reed à Portland, elle s’envole vers le Togo pour s’exercer dans le domaine de l’épidémiologie. Elle se dirige par la suite vers de nouveaux horizons après une banale discussion : « Mes amis parisiens m’ont fait part de leurs connaissances en art appliqué autour d’un verre et cela m’a immédiatement fascinée ».
C’est ainsi que seulement quatre ans plus tard, l’étudiante diplômée en arts appliqués devient directrice artistique. Durant quinze ans, Kartini Thomas démontre son talent dans la scénographie par l’intermédiaire de visuels de mode et de cinéma. Ses multiples créations, alliées au travail manuel, l’amènent naturellement vers la sculpture. En 2010, elle trouve le lieu idéal pour exercer son art, Toulouse. La Ville rose séduit l’artiste par sa beauté et sa douceur.
Les sculptures en bois laissent place à la porcelaine qui devient l’élément principal de ses œuvres : « Mon côté geek et scientifique m’a attirée irrémédiablement vers ce matériau ». Avec ses créations, la céramiste plasticienne souhaite amuser ses clients en mixant l’art et le jeu. La fragilité de l’œuvre se heurte brutalement à la volonté de s’approcher d’un véritable jouet. Néanmoins, la Toulousaine a su trouver la parade parfaite pour faire matcher deux composants que tout oppose : « Je crée des éléments amovibles comme des coquilles, des boules ou des petites fleurs. J’ai puisé mon inspiration d’un jouet modulaire des années 1980 du nom de Zolo. Je mets ces accessoires à côté de la sculpture pour laisser l’entièreté du choix aux clients. Le but est de raviver leur âme d’enfant. »
Des singes de l’espace, des îles inspirées des Voyages de Gulliver ou encore des objets rappelant le monde de la microbiologie, l’univers de Kartini Thomas est tout aussi déjanté que maîtrisé. Ses œuvres colorées vous donnent rendez-vous à l’Espace Éclair, spacieux studio convivial pullulant d’artistes talentueux, situé à deux pas de la gare de Saint-Agne à Toulouse.
Retrouvez les œuvres de l’artiste exposées au marché de Céramique contemporaine de Giroussens les 10 et 11 juillet.