Laure Bénard donne au tissu son motif, sa raison d’être. La broderie et la teinture sont les deux cordes de son arc. Installée au sud de Toulouse, son savoir-faire hérité des maîtres d’art japonais est unique en France.
Laure Bénard, artisan d'art.
Dans son atelier de Pinsaguel, la lumière naturelle vient de partout, et notamment des fenêtres de toit placées au-dessus de sa table de travail. Laure Bénard a installé ici début 2017 ses soies, ses cotons, ses cuirs, ses pigments, ses colorants, ses pinceaux, après deux ans passés à Kyoto. Une fois diplômée des métiers d’art en broderie, à Paris en 2011, et après quelques années de pratique, Laure Bénard s’ouvre à la teinture. Une bourse de la ville de Paris lui permet d’intégrer le studio de la plasticienne textile Ysabel de Maisonneuve. Cette expérience a littéralement bouleversé sa vie et encore aujourd’hui la simple évocation de cette période la submerge d’émotion.
Elle est la seule artisane
en France à détenir
un tel savoir.
Elle y découvre la teinture en cuve. Par l’intermédiaire d’Ysabel de Maisonneuve, la jeune teinturière part en apprentissage à Kyoto dans l’atelier de teinture d’un maître d’art japonais. Pendant 2 ans, elle étudie et expérimente la technique de la teinture en peint main. Elle est aujourd’hui la seule artisane en France à détenir un tel savoir. Au pays du Soleil-Levant, elle dessine, regarde les milliers d’ouvrages à sa disposition dans l’atelier, prépare les couleurs, les tissus avant de passer à la teinture. « J’ai été accueillie comme l’enfant de la maison. Chaque artisan est venu partager avec moi son savoir-faire. » Son travail de fin d’étude : un kimono. Des voyages au sein de l’archipel à la rencontre de divers artisans textiles étoffent cet apprentissage et nourrissent son approche de la broderie. Laure Bénard est artisan ennoblisseur de textiles et de matériaux souples.
Materiaux souples : broderie
Ses broderies rejoignent les intérieurs les plus chics en décorations murales, paravents, panneaux décoratifs, cadres de miroir, têtes de lit. Laure Bénard transforme la texture de la matière en créant du volume. Sa technique hybride est inspirée de la vannerie et du tissage. Ses broderies rassemblent le cuir, le simili, le liège, l’écorce, le textile, le cuir d’ananas…
Textiles : motifs et teintures
Particuliers et professionnels à la recherche de tissus aux motifs uniques teints à la main font appel à elle. Ses voilages et foulards rappellent la haute couture. Sur ses tissus d’ameublement elle couche les plus beaux motifs.
« Je dessine, je fais des croquis, inspirée par les images que je glane. » Pour les reproduire sur les tissus en fibres naturelles, organza de soie et cotons, elle procède au pinceau, selon 3 techniques de teinture à la main. « La première est la teinture à main levée. La suivante, yuzen, est utilisée pour les kimonos. Elle nécessite de la pâte de riz pour dessiner les contours des motifs. La troisième s’appelle katazome, c’est la technique du pochoir. Une fois le tissu teint et sec, je le place à l’étuve pour fixer la couleur. »
Laure Bénard crée de petites collections de tissus. Elles sont rassemblées dans un robrack. Ce catalogue de coupons est à disposition des architectes d’intérieur et des décorateurs.
Teinture à la main selon la technique japonaise yuzen mise au point au xviiie siècle et utilisée pour les kimonos. « Je dessine d’abord le contour des motifs en pâte de riz avec un tsu tsu, comme un cornet à pâtisserie. Ensuite j’applique au pinceau la couleur. La pâte de riz laissera un contour blanc autour des motifs. »
Une conscience ecologique
La teinture à la main permet à Laure Bénard de produire moins de couleur et donc moins de déchet que la teinture en cuve. « Je ne produis que la teinture dont j’ai besoin. Je l’applique au pinceau. »
La fabrication des colorants l’intéresse. Au Japon elle découvre la teinture à l’indigo. En Occitanie, elle s’intéresse au pastel et l’emploi de ce colorant sans apport d’agents chimiques.
Laure Bénard nous montre un pochoir qu’elle a créé. La technique traditionnelle du pochoir, katazome, nécessite un papier en fibres issues de l’écorce de mûrier imprégnées de jus de kaki qui le rend imperméable. « Ils utilisent à présent au Japon des papiers synthétiques introuvables en France, c’est ainsi que j’ai développé ma propre technique pour monter mes pochoirs. »
Des ateliers pour adultes
Accompagnée par l’Agent d’Artisans d’art Valérie Arnac, Laure Bénard développe son activité et l’ouvre au public. On se pressait dans son atelier lors des Journées européennes des métiers d’art en avril dernier. Avis aux amatrices et amateurs : la teinturière brodeuse envisage de proposer un atelier de découverte pour les adultes deux fois par an.
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