Au cœur de la bastide de Revel, l’ébéniste Annaëlle Beautes restaure des meubles et des objets dans le respect de leur histoire.
Erica DODO BOUNGUENDZA - Photo portrait Antonio Martinez-Mansilla et Mathilde Hernandez
Avec son parfum de bois, de cire et son ambiance conviviale, L’Atelier aux 4 mains est ouvert sur la rue. En plein centre de la capitale du meuble, il a remplacé un magasin de vêtements. Les mannequins en vitrine ont laissé place à des objets et des meubles en bois. Les journées à l’atelier s’enchaînent mais ne se ressemblent pas : recollage, vernis, marqueterie, rencontres, administratif... La boutique accueille des clients attachés à leurs objets de famille ou des amateurs d’objets d’art.
Dans L’Atelier aux 4 mains, lors de la réception d’un meuble ou d’un objet, l’ébéniste Annaëlle Beautes effectue une étude historique pour le dater, lister sa composition, répertorier les dégâts sur la pièce. « Une fois le devis validé avec le client, le travail peut commencer, raconte-t-elle. La plupart du temps, je travaille sur la stabilisation de la structure comme les tiroirs, les portes, le piètement. Je m’attaque ensuite à la partie ornement : le placage, la quincaillerie, les bronzes décoratifs. Je termine par l’étape de finition. » L’objectif de cette démarche est la conservation de l’objet. Aucune dénaturation n’a lieu lors de cette restauration. Rien n’est enlevé ni ajouté qui puisse modifier l’intégrité de l’objet, afin de le préserver.
Cabinet Napoléon III après restauration.
Née à Toulouse, Annaëlle Beautes réalise d’abord CAP ainsi qu’un BMA (Brevet des métiers d’art) en ébénisterie. Ensuite elle suit une formation en restauration conservation de mobilier ancien au Lycée du Bois et de l’Ameublement de Revel. Lors de cet apprentissage elle rencontre Alexandre Martin, son compagnon, avec qui elle crée L’Atelier aux 4 mains. Un projet inattendu ! « Je cherchais du travail dans la restauration de meuble, explique-t-elle. Mais il y a très peu d’embauches. Donc assez rapidement nous avons décidé de lancer notre propre atelier. Finalement avec le bouche-à-oreille on y est arrivé. Ensemble nous avons découvert le travail d’entrepreneurs et d’artisans à notre compte. »
Annaëlle Beautes a aussi une autre casquette. Enseignante au lycée des métiers d’art. Cette activité se révèle complémentaire pour elle. « Le travail avec les élèves est très porteur. Mon expérience en tant qu’artisan me permet de répondre concrètement aux nombreuses interrogations. »
Bureau à cylindre Napoléon III, fin xixe siècle.
« LES JOURNÉES À L’ATELIER S’ENCHAÎNENT MAIS NE SE RESSEMBLENT JAMAIS. »
Nettoyage des rainures sur un écritoire Napoléon III.
Vernis au tampon.