D’origine bordelaise, CamilleAD est installée dans le Tarn depuis 15 ans où elle confectionne des abat-jours sur-mesure.
ÉNORA PALLIER
CamilleAD avec une paire d’appliques « Vertige » en satin de coton contrecollé.
Alors qu’elle travaille depuis douze ans dans la haute-joaillerie, c’est lorsque CamilleAD prend des cours du soir avec une couturière en 2017 qu’elle manifeste un désir de changer de vie. Au fil du temps, elle accumule beaucoup de tissus chez elle et se demande qu’en faire. Intriguée par l’aspect technique derrière les abat-jours, elle les démonte puis les remonte pour en comprendre le fonctionnement. C’est alors qu’elle entreprend une formation d’abat-jouriste à Cognac où elle apprend les techniques anciennes qui étaient encore appliquées il y a cinquante ans. C’est le coup de cœur. Grâce à plusieurs formations et son expérience manuelle dans la joaillerie, elle progresse très vite.
CamilleAD monte sa société de créatrice en mars 2021 et en décembre, elle remporte le concours départemental des Métiers d’arts à Albi. Dans son atelier à Labruguière, elle reçoit ses clients pour prendre leurs commandes. Ce qu’elle aime par-dessus tout c’est traduire leurs envies. Pour cela, elle leur demande quel usage est fait du luminaire puis propose un croquis comme première ébauche. Le sur-mesure lui permet d’explorer des styles et des jeux de lumière infinis.
L’abat-jouriste fait ensuite appel à un carcassier qui lui construit les structures métalliques qu’elle habillera avec des matériaux très variés : cuir, papier, lin, toile de jute, liège, feuille d’aluminium, strass, plumes…
Abat-jour couture en jupe extérieur, soie unie et doublure en coton batik.
Double fleur en différents contrecollés, PVC doré, satin de soie...
Turlututu, toile de coton contrecollé.
DES STYLES ET DES JEUX DE LUMIÈRE INFINIS
Il existe deux méthodes d’habillage. Pour la première, l’habillage est collé sur une feuille de PVC opaque ou transparente. L’abat-jour est dit « contrecollé ». La seconde est celle des abat-jours de couture qui rend un résultat moins rigide que la précédente. Le tissu est tendu sur la carcasse et cousu à la main. Avec l’industrialisation depuis les années 1980, ces techniques sont de moins en moins répandues. L’abat-jouriste a une sincère volonté de revaloriser les métiers d’art, notamment par les salons où elle sensibilise à son savoir faire mais aussi via son enseignement par les stages qu’elle propose. Aujourd’hui, elle souhaiterait développer sa clientèle professionnelle en proposant des abat-jours pour les hôtels et les restaurants et en faisant la restauration de ceux des châteaux et des églises.
Clochette, abat-jour couture, velours multicolore et franges fluo.
Américain, abat-jour couture, plis plats en coton, ruchet cocotte et strass.