









Mikaël Tournier, chef d’entreprise depuis ses 25 ans, se démarque par sa rigueur de travail et son sens de l’impartialité. Passionné de bâtiment, il fait le choix d’aller à l’encontre des clichés et de laisser sa chance aux femmes.
Arthur Dias
Sujet de société controversé par excellence, le débat d’égalité entre homme et femme ne laisse personne de marbre. Si une partie de la population tente encore de différencier les deux sexes, une autre mise sur leurs complémentarités. C’est le cas de Mikaël Tournier, 39 ans, gérant d’une entreprise de peinture en bâtiment à Saint-Juéry, un secteur reconnu pour être constitué en grande majorité de salariés masculins. Pourtant, la société de l’Albigeois emploie 43% de femmes, un nombre élevé mais logique d’après le chef d’entreprise :
« Je reçois trois curriculum vitae adressés par des femmes pour seulement un d’homme. On s’aperçoit que chez les concurrents, il y a une ou deux employées, mais proportionnellement elles sont beaucoup moins représentées que la gent masculine. Avec le matériel de manutention moderne, il est plus important d’en avoir dans la tête que dans les bras. »
Un choix naturel sans réelle prise de position, néanmoins, Mikaël Tournier se sait influencé par son passé :
« J’ai grandi aux côtés de cinq sœurs. J’étais le seul garçon donc je pense que cela a forgé ma vision actuelle. Je ne souhaite ni avoir des employés exclusivement masculins, ni féminins. Je veux uniquement des salariés de qualité ».
Près de la moitié des salariés de cette entreprise de peinture sont des femmes.
Sophie, Zoé, Marie, Muriel, Alison et Lucia sont les six femmes qui complètent le groupe de quinze salariés de la SARL Mikaël Tournier. Chef de chantier, assistante de gestion ou encore ouvrière, elles incarnent une place prépondérante à chaque niveau de l’entreprise. Leur présence n’a pas échappé à l’équipe masculine assure le chef d’entreprise : « Leur comportement a évolué de manière positive. Ils ont commencé à être plus appliqués et organisés sur les chantiers, car leurs collègues féminines possèdent un sens du détail aiguisé qui les a influencés inévitablement. Ils sont très satisfaits de cette mixité. » L’homme poursuit avec une anecdote : « Récemment, une de mes salariées a notifié à un homologue masculin qu’il avait manqué de propreté sur un des véhicules de travail commun à l’équipe. Cela lui a ouvert les yeux et il n’a plus commis cette erreur. Il m’a confié que cette intervention était tout à fait logique et j’estime que c’est un événement qui démontre le respect que mes employés se portent quel que soit leur sexe. »
Une cohésion au beau fixe sans aucun débordement qui ferait rêver de nombreux employeurs, ce qui n’enchante guère le principal intéressé. « Je ne souhaite pas que mes concurrents me copie sinon ils vont me voler mes salariés ! », explique Mikaël Tournier, non sans une dose d’humour.