Décoratrice, costumière ou encore maître artisan mosaïste, Sylvie Potier s’est construit une riche carrière. Une multitude de facettes qu’elle assemble dorénavant pour créer des œuvres inspirées par l’Orient et les mythologies des origines.
Arthur Dias
Passionnée d’orientalisme, Sylvie Potier pose devant son kimono mural Pleine Lune. « Le kimono est porteur d’un monde symbolique, ici la grue nous indique l’élévation de l’esprit », explique l’artiste. H.130xL.90 cm.
Fresque murale en grès cérame « Poséidon sur son char ». Reproduction d’une mosaïque antique du musée de Sousse, en Tunisie. L.160xH.130cm pour environ 45 kg.
« J’ai grandi dans l’atelier de mes parents. Mon père était potier… Cela ne s’invente pas », explique l’artiste accompagnée d’un léger rire. « Baigner dans un milieu d’artisans d’art dès le plus jeune âge a influencé mes choix professionnels. » Avant d’accumuler des décennies d’expérience dans le domaine de la mosaïque, Sylvie Potier a choisi de rallier le monde du théâtre. Fraîchement diplômée des Beaux-Arts de Toulouse en 1985, la jeune femme endosse le rôle de créatrice de costumes et décors, pour trois compagnies de danse et de spectacle vivant.
Par la suite la Toulousaine évolue dans un univers luxueux où elle décore les vitrines de magasins de prestige tels qu’Hermès, Guerlain ou encore Guy Laroche. Au fil de ses travaux, Sylvie Potier découvre la mosaïque. « À 30 ans, j’ai commencé à reproduire des portraits mythologiques de la Grèce antique. Depuis ce jour, cet art ne m’a plus quittée.»
Console art déco « Arrow », en marqueterie de verre américain. L.103xP.38xH.80cm.
Dans son atelier, Sylvie Potier crée un tapis de marbre sur filet. Il se destine au sol d’un jardin d’hiver d’une maison ancienne des Ardennes, en pleine restauration.
Devenue maître artisan en métiers d’art, Sylvie Potier restaure des pavements de nombreuses demeures aux quatre coins de l’Hexagone à l’image du Jardin d’Hiver dans les Ardennes, le Plaza Hotel à Biarritz, le Château de Valmirande à Montréjeau ou encore le Palais Niel dans la Ville rose. Autodidacte, elle travaille le grès cérame, le marbre ou encore le verre, son matériau de prédilection. « J’utilise surtout des verres américains pour créer des ouvrages et du petit mobilier en marqueterie de verre. » L’artiste sait également se montrer inventive : « Actuellement je travaille sur des séries monochromes avec des matériaux nobles que je mélange à de la récupération, à des matières modelées et émaillées. Ces bijoux muraux circulaires sont inspirés de la forme des disques Bi de la Chine néolithique. Leur fabrication m’amène à la création d’une palette de matières et de teintes en harmonie, qui entourent ensuite un disque façonné en grès émaillé. J’utilise aussi la technique japonaise dite « kintsugi » qui consiste à réparer les fissures d’une céramique à la feuille ou la poudre d’or. »
Sol en mosaïque restauré d’une maison ancienne des Ardennes.
« Lilith » est un superbe bijou mural qui évoque la lune noire. Ø60cm. Poids de 3,5kg.
Copieusement félicitée pour l’harmonie des teintes et l’esthétisme de ses œuvres, les amateurs de mosaïque échappent rarement aux coups de cœur face au talent indéniable de Sylvie Potier. Les occasions pour contempler ses créations ne manquent pas. En effet, la fan de mythologie expose régulièrement en Haute-Garonne et s’exporte parfois jusqu’à la capitale. Pour les plus impatients, la maître artisan d’art accueille du public sur rendez-vous dans son atelier de 50 m2 au centre du hameau de Plagne, sur le piémont pyrénéen.
Table basse « Ivory » créée en 2015. Ø80cm et H.90cm. Marqueterie de verre américain sur table des années 1950.
« Bushido » est une co-création avec le sculpteur toulousain Jean-Paul Mestres qui a réalisé le visage en noyer. L’œuvre mesure 86x74cm pour 10kg et est faite en verre, cuivre, bois, métal rouillé, jade, grès rouge, céramique et corne.