Grâce à l’énergie du soleil, vous pouvez vous transformer en producteur d’électricité. Cela vaut-il le coup ? Quelle solution choisir ?
Le photovoltaïque, comment ça marche ?
Tout commence avec le silicium. Ce matériau, un des plus abondants sur Terre, possède la propriété de générer de l’électricité quand il reçoit de la lumière du soleil. C’est un des composants de la cellule photovoltaïque.
Plusieurs cellules photovoltaïques composent un module. Vous entendrez surtout parler de 2 types de modules : les modules « silicium polycristallin » (ou multicristallin), les plus courants, et les modules « silicium monocristallin » dont le rendement est plus élevé car leur silicium est plus pur, mais ils sont plus chers.
Plusieurs modules forment un panneau. Les panneaux produisent un courant continu qu’un onduleur transforme en courant alternatif identique à celui du réseau. Si les panneaux ont une durée de vie supérieure à 25 ans, l’onduleur doit être remplacé généralement tous les 10 ans. Il est cependant souvent couvert par une garantie.
L’emplacement idéal
Le toit est un emplacement particulièrement adapté. Les modules sont moins accessibles qu’au sol, ce qui est intéressant pour des raisons de sécurité. De plus, l’inclinaison d’un toit est souvent proche de l’inclinaison idéale (30° en France) d’un panneau photovoltaïque.
Encore faut-il que l’orientation soit bonne : idéalement une orientation sud mais aussi sud-est ou sud-ouest.
Il faut éviter les ombres occultant le soleil, hiver comme été. Une façade bien exposée peut aussi constituer une alternative à la toiture.
Deux options s’offrent à vous pour implanter les modules photovoltaïques :
• En surimposition : les modules ne font pas partie de l’enveloppe du bâtiment. Ils sont fixés par-dessus la toiture, posés sur des châssis sur une toiture-terrasse ou installés au sol dans votre jardin.
• Intégrés au bâti : en toiture, ils remplacent les tuiles.
Le choix de l’intégré au bâti, plus esthétique, est encore avantagé par une prime pour compenser son surcoût. Mais celle-ci fond trimestre après trimestre.
« Il n’y aura bientôt plus aucun intérêt à choisir l’intégré au bâti, indique-t-on à l’Espace Info Énergie. Et c’est peut-être tant mieux car l’intégré au bâti touche à la couverture et donc à la garantie décennale de l’habitation, il peut entraîner des problèmes d’étanchéité, une surchauffe des panneaux, etc. La surimposition c’est plus simple et moins cher. »
Faites-vous accompagner
Mesurer la rentabilité de votre projet avec pour seuls critères le bilan financier et l’évaluation du vendeur n’est pas suffisant pour juger de son intérêt. Contactez l’Espace Info Énergie le plus proche de chez vous. Vous y trouverez des informations qui vous aideront à monter votre projet et vous pourrez obtenir une évaluation indépendante de la rentabilité potentielle.
Quels impacts ?
• un module photovoltaïque met 1 à 3 ans pour produire en retour l’énergie qui a été utilisée pour le fabriquer (encadrement compris) et sa durée de vie est de 25 ans et plus ;
• en fonctionnement, il ne génère pas d’impact sur l’environnement (en particulier ni mouvement, ni bruit ; c’est important en milieu urbain) ;
• en fin de vie, la plupart des éléments peuvent être recyclés. En France, l’éco-organisme PV Cycle France organise cette filière.
Produire son électricité : pourquoi pas vous ?
18 à 25 m² de panneaux
Il est fréquent que les particuliers se tournent vers une installation de 3kWc (kilo Watt crête). Cela correspond à 18 à 25 m² de panneaux, produisant environ 3000 kWh/an. Cette donnée est une sorte de seuil. Jusqu’à 3kWc inclus :
- les revenus générés ne sont pas imposables.
- la TVA est à 10 % pour l’achat du matériel et son installation (si les travaux sont réalisés par des professionnels, si vous êtes un particulier, si le logement est achevé depuis plus de deux ans).
- le montant de la prime à l’investissement est plus intéressant.
Le tarif d’achat
À partir du moment où vous (ou l’installateur) avez déposé une demande complète de raccordement auprès du gestionnaire de réseau (Enedis ou ELD), votre tarif d’achat initial est fixé ainsi que le montant de la prime. Il n’est effectif qu’après la mise en service de l’installation et la signature du contrat d’achat. Il sera toujours le même durant les 20 ans du contrat d’achat. Ces soutiens financiers (tarif d’achat, prime à l’intégration au bâti et prime à l’investissement) sont calculés via des formules réglementaires.
Ils sont formulés pour diminuer chaque trimestre à un rythme variable (en fonction notamment de la puissance cumulée des projets déposés chaque trimestre, en attente de raccordement). Ces diminutions n’affectent que les nouveaux projets (en fonction du trimestre considéré) et non pas ceux qui ont déjà fait l’objet d’une demande complète de raccordement.
Les grilles tarifaires sont publiées par la CRE (Commission de Régulation de l’Énergie). En règle générale, ces tarifs vous permettent de rentabiliser votre investissement sur une période comprise entre 10 et 20 ans selon le mode de rémunération considéré et l’ensoleillement de votre région.
Attention, le contrat d’achat de votre électricité photovoltaïque sur le réseau est établi avec une des 2 premières options suivantes pour une durée de 20 ans. Une fois l’option choisie, il n’est pas possible de la modifier.
Avant de lancer votre projet d’installation photovoltaïque, il est indispensable d’analyser les différentes options de gestion de l’électricité qui s’offrent à vous ainsi que les coûts financiers qui y sont liés. 3 possibilités s’offrent à vous :
option 1
Vous revendez l’intégralité de l’électricité que vous produisez
L’intégralité de votre production est injectée dans le réseau, que vous produisiez beaucoup, comme de mars à octobre, ou que vous produisiez peu comme c’est le cas les mois d’hiver. Vous la vendez au tarif fixé par l’État à Électricité de France ou une régie locale de distribution d’électricité. Il a l’obligation d’acheter votre électricité.
En mars 2018, le kWh vous est acheté 18,44c€ si votre installation est en surimposition.
Une prime de 2,25c€ s’ajoute si l’installation est intégrée au bâti, passant le kWh à 20,69c€. Malgré cette prime, l’Espace Info Énergie ne recommande pas l’installation intégrée au bâti, il lui préfère l’installation en surimposition, moins chère à l’installation, offrant un meilleur rendement et plus rentable.
On estime à environ 12 000 € les revenus d’une installation de 3kWc sur 20 ans.
Andrew Klewer émet une réserve. Il est le gérant de Soleil Extra, société spécialisée dans l’installation de panneaux solaires sur la région toulousaine. Pour lui cette solution était intéressante il y a quelques années lorsque le tarif d’achat était plus élevé. En 2009, il atteignait 60c€/kWh ! « Aujourd’hui, explique-t-il, le tarif d’achat atteint au mieux 20,69c€/kWh quand l’électricité que vous achetez pour votre propre consommation atteint déjà 15c€/kWh et promet d’augmenter sévèrement. »
En outre, la solution de revente de la production en intégralité a des charges fixes plus élevées – prix de l’installation, frais de raccordement, taxe – que la solution suivante.
option 2
Vous consommez votre production et vendez le surplus
Cette option vous rend moins dépendant du tarif consommation, puisque vous achetez moins d’électricité.
Selon le spécialiste Andrew Klewer, de Soleil Extra, basé à Tournefeuille, cette solution est souvent la plus intéressante financièrement.
En effet, l’économie réalisée provient de l’électricité que vous n’achetez pas. Sachant que son tarif augmente tous les ans, vos économies croissent chaque année.
« En intégrant des petites solutions technologiques, indique Andrew Klewer, et en adoptant quelques petites habitudes, vous pouvez facilement accroître vos économies. C’est la journée que vos panneaux produisent. Chauffez votre eau sanitaire la journée, faites tourner votre lave-linge et votre lave-vaisselle la journée, etc. »
L’énergie que vous consommez est alors celle que vous produisez, et elle ne vous coûte rien.
Cette solution vous donne droit à une prime à l’investissement répartie sur les 5 premières années de fonctionnement. Elle s’élève à 1 170 € pour une installation de 3kWc et 2 610 € pour une installation de 9kWc. Vous bénéficierez aussi d’un tarif fixe d’achat du surplus non-autoconsommé. « Celui-ci est de 10c€/kWh », indique-t-on à l’Espace Info Énergie. Ces aides jouent un rôle clé dans l’amortissement de votre investissement.
option 3
Vous ne consommez que ce que vous produisez
Vous consommez la totalité de votre production sans injecter d’électricité dans le réseau, c’est l’autoconsommation totale. On rêve tous d’être énergétiquement autonome. Le problème est que les panneaux produisent en permanence de l’électricité que vous devez consommer. Votre installation doit être alors parfaitement dimensionnée pour couvrir la quasi-totalité de vos besoins. Dans cette configuration, une batterie s’avère souvent indispensable. Leur prix est devenu très accessible ces dernières années avec un bon nombre d’offres déjà disponible sur le marché français.
Les coûts de l’installation
L’ordre de grandeur du coût d’un petit système photovoltaïque (matériel et pose) en toiture est d’environ 2 000 et 3 000 € par kWc installé, l’intégration au bâti étant plus chère que la surimposition.
Attention aux escroqueries. Un devis débordant le 12 000 € pour 3kWc ne s’excuse que pour une installation très compliquée et particulière. Attention aussi aux prêts déguisés, aux crédits à plusieurs chiffres et aux paiements en plusieurs fois. Qu’est-ce qu’un prix raisonnable ? Comptez autour de 9 000 € pour 3kWc, coût du raccordement (1500 € max) en sus.
L’offre d’Andrew Klewer de Soleil Extra est transparente. Pour 3kWc, comptez entre 7 700 € et 8 600 €. Il sélectionne des équipements de qualité. Il privilégie aussi les modules monocristallins fabriqués en Europe, leur rendement plus élevé permet d’atteindre la puissance de 3kWc avec 18 m² de panneaux (il faudrait 25m² de panneaux avec des modules moins performants).
Les frais de raccordement au réseau s’élèvent entre 900 et 1 500 € dans l’option 1 et entre 50 et 500 € dans l’option 2.
Les coûts de fonctionnement
Le coût de maintenance de votre installation est en principe réduit : la surveillance de votre production se fait au compteur et sur Internet. Des alertes de tout dysfonctionnement peuvent se faire de manière automatique grâce à Internet et aux objets connectés.
Votre assurance multi-risques habitation peut augmenter de 0 à 50 €. Tous les ans, le gestionnaire de réseau vous facture une taxe : en 2017 près de 40 € pour l’option 1 et 12 € pour l’option 2. Tous les 10 ans environ, vous devez faire réparer ou remplacer votre onduleur. Si vous n’aviez pas opté pour une extension de garantie au départ, comptez entre 700 et 1 500 €.
EN SAVOIR PLUS
www.photovoltaique.info/-Particuliers
http://infoenergie-toulousemetropole.fr
N’hésitez pas à vous plonger dans le site de BDPV (base de données d’installations photovoltaïques) : www.bdpv.fr
Découvrez des installations près de chez vous et leur production :
https://www.bdpv.fr/fr/carteInstallation.php
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